Les 3 types d’actions d’un bon portefeuille à dividende

Il est possible de décomposer un bon portefeuille à dividende croissant en 3 catégories. Chacune de celles-ci a un rôle important et différent des autres à jouer. Elles sont décrites précisément dans l’excellent livre de Peter Lynch One Up on WallStreet.

Nous allons donc aborder dans cet article ces trois catégories, les décrire en détail puis expliquer l’utilité de chacune d’elle.

Les trois types d’actions à dividende croissant d’un bon portefeuille boursier

 

Il faut bien comprendre que construire un portefeuille d’actions à dividendes croissants pour dégager des revenus passifs est quelque chose qui se fait sur le très long terme.

Si tout comme moi vous souhaitez bâtir un flux croissant de cash qui arrive chaque mois, il faudra investir beaucoup de temps et d’argent. En effet, pour recevoir des montants corrects de l’ordre de grandeur d’un salaire, la route est très longue.

C’est la raison pour laquelle il faut le plus rapidement possible planter les graines qui deviendront nos arbres fruitiers.

Il faut également bien comprendre la notion temporelle des investissements.

Il y a tout d’abord les revenus que nous percevons aujourd’hui. Ensuite, il y a les revenus que nous percevrons dans un futur à moyen terme (~10 ans). Enfin, les revenus que nous toucherons dans un futur très lointain (20 ans et +).

Un article pour bien comprendre ces notions existe ici (dividendes élevés ou dividendes croissants).

Pour mener à bien cette belle aventure, trois différentes catégories d’actions pourront nous aider.

 

Les 3 types d'entreprises à dividendes croissants

 

 

Les actions à dividendes élevés ou « high yield »

 

Les actions à dividendes élevés font partie de la première catégorie d’un bon portefeuille à dividendes croissants.

Cette partie va permettre de se construire une base solide qui permettra de dégager aujourd’hui un montant décent de cash chaque mois. Cela permettra donc de lancer rapidement la boule de neige pour le réinvestissement des dividendes.

Ces entreprises sont généralement très matures et ont une croissance lente. Il ne faut pas s’attendre ici à doubler sa mise rapidement.

Les secteurs souvent représentés par ces entreprises sont les telecoms, les utilities, l’énergie, l’immobilier….

La plupart du temps, le rendement du dividende est supérieur à 4% et la croissance annuelle du dividende est comprise entre 0 et 5%.

L’avantage de ces entreprises est donc le flux important de revenus qu’elles peuvent nous fournir dès l’achat.

L’inconvénient et le risque de cette catégorie est que les dividendes sont élevés, on peut donc se demander si l’entreprise sera en mesure de continuer à les payer dans le futur.

Pour résumer, la catégorie high yield a donc pour objectif de fournir les revenus de « l’investisseur d’aujourd’hui ».

 

Avantages : rendement élevé dès l’investissement.

Inconvénients : risque et incertitude sur la pérennité du dividende.

Exemple : Total, Veolia, AT&T, Realty Income…

 

 

Les actions piliers ou « stalwarts »

 

La seconde catégorie d’actions à dividendes croissants à détenir est les actions dîtes piliers.

Celles-ci génèrent un revenu plus faible de l’ordre de 2% à 3,5% de rendement, et une croissance annuelle du dividende de 5 à 8%. Tous les secteurs peuvent être représentés, mais on parle surtout ici des biens de consommation courante (hygiène, alimentation…), de la santé, et de l’industrie.

Ces entreprises comportent généralement le moins de risques, elles peuvent être considérés comme « investissement de bon père de famille ».

Cette catégorie correspond également à un bon compromis entre rendement du dividende et croissance annuelle de celui-ci.

Il n’y aura pas non plus ici de grandes surprises sur la performance de telles actions, mais c’est aussi cela qui les rend peu risquées et un choix où il est difficile de se tromper.

Pour résumer, la catégorie pilier a donc pour objectif de fournir les revenus de « l’investisseur de demain ».

 

Avantages : bon compromis entre rendement et croissance, peu de risque.

Inconvénients : pas le plus optimal pour les revenus à court terme ni à long terme.

Exemple : Air Liquide, Danone, Procter & Gamble, Johnson & Johnson…

 

Les actions de croissance ou « fast grower »

 

La dernière catégorie d’actions à dividendes croissants à détenir est les actions de croissance.

Celles-ci génèrent un rendement initial très faible de l’ordre de 0.5% à 1,5%, mais une croissance annuelle du dividende très forte de 10% à 20%. Les secteurs globalement représentés ici sont les technologies et la consommation discrétionnaire.

Ces entreprises sont généralement en forte croissance et ont besoin de réinjecter une grande partie de leurs profits dans leurs futurs investissements. Ainsi, le payout ratio est assez faible et le dividende est donc relativement sur.

Néanmoins, ces entreprises sont souvent très chères car les attentes des investisseurs sont élevées. Le risque ici est de savoir si une telle croissance annuelle pourra se répéter d’année en année. En effet, pourquoi pas acheter une action avec un rendement de 1% si la croissance annuelle est de 15% par an. Par contre, si la croissance ralentit à 5% c’est hors de question !

Pour résumer, la catégorie croissance a donc pour objectif de fournir les revenus de « l’investisseur d’un futur lointain ».

Avantages : excellente perspective de croissance et de rendement dans un futur lointain.

Inconvénients : risque et incertitude sur le maintien d’une telle croissance à long terme.

Exemple : LVMH, Dassault Systèmes, Microsoft, Visa, Nike…

 

 

Conclusion :

Pour clore cet article, il faut bien comprendre qu’investir dans une entreprise c’est prendre des risques. Si l’objectif est de dégager des revenus de dividendes en croissance, il est pertinent de mixer son portefeuille avec les 3 catégories mentionnées.

Rien de mieux qu’un graphique pour résumer cela :

Prenons l’hypothèse d’une action de rendement (dividende initial de 5% avec une croissance annuelle de 2%), une action pilier (dividende initial de 3% avec une croissance annuelle de 7%), et une action de croissance (dividende initial de 1% avec une croissance annuelle de 15%).

On suppose également que tous les dividendes sont réinvestis. Voila ce que cela donnerait sur 25 ans :

 

meilleur dividende a choisir

 

On voit bien qu’à court terme, c’est l’action de rendement (en bleu) qui est la plus intéressante (pendant quasiment 20 ans). Ensuite, on voit que l’action de croissance (en gris) passe devant à partir de 21-22 ans.

On comprend donc qu’il faut énormément de temps pour que l’action de croissance gagne.

On remarque également que l’action pilier (en orange) n’est jamais la plus intéressante !

Néanmoins, il ne faut pas oublier une chose : la croissance de l’action pilier est relativement sûre, on est donc quasiment certain du rendement futur. En revanche, pour la partie haut rendement, on ne sait pas si le dividende sera maintenu dans les 20 prochaines années ! De même, pour la partie croissance, on ne sait pas si celle-ci pourra continuer à ce rythme pendant 20 ans !

Il est donc nécessaire de diviser son portefeuille d’actions à dividendes dans ces trois catégories.

On pourrait par exemple faire :

  • 1/3 d’actions à haut rendement
  • 1/3 d’actions pilier
  • 1/3 d’actions à forte croissance

Cela permettra de limiter les risques de chaque catégorie et de profiter de leurs avantages respectifs. Chacune d’elle a son propre rôle à jouer, et il est difficile à long terme de savoir laquelle performera le mieux (en terme de revenus et non de plus-values).

 

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sebastien
sebastien
il y a 4 années

Bonsoir matt,
un article fort intéressant et pertinent si l on veut construire un portefeuille équilibré sur le long terme…
merci

Florian
Florian
il y a 4 années

Bonjour,
Très bon article et bien rédigé.
Par contre, je trouve que cela ne reflète pas à 100 % quelle type d’action est le plus rentable car ici vous ne faites une étude que sur l’évolution du rendement sur prix d’achat alors que ce qui intéresse chaque investisseur est le rendement global ( plus value + dividende) et dans ce cas-ci je suis sûr que les deux dernières catégories d’actions seront bien plus intéressantes ! Car sur les entreprises matures, le cours de l’action évolue peu, il se situe souvent dans un canal la majorité du temps comme Total par exemple.

sebastien
sebastien
il y a 4 années

bonjour matt

Avec cette crise je me demande s’il ne faut pas fortement augmenter la part des « piliers » au mois à 50% voire à 60/20/20