L’année 2022 était pleine de rebondissements sur les plans économiques et de l’actualité. Beaucoup d’événements déjà présents en 2022 vont avoir à nouveau des impacts sur l’année 2023.
Nous allons voir dans cet article quels seront les points clés de l’année 2023 et donc comment appréhender cette année boursière qui risque d’être compliquée.
La poursuite de l’inflation en 2023
Selon la plupart des économistes, la période d’inflation que nous traversons est loin d’être terminée. Elle devrait donc se poursuivre en 2023 sur les mêmes niveaux, ainsi qu’en 2024 en diminuant graduellement.
Bien que des évènements majeurs ont eu lieu (covid, guerre en Ukraine…), les causes principales de l’inflation viennent malheureusement de nos politiques.
L’abondance d’argent « gratuit » pendant le période de covid a un revers très négatif. Quand la planche à billets tourne à fond (et elle a rarement connue une vitesse de création monétaire aussi forte que récemment), la valeur de la monnaie s’érode ce qui implique une inflation majeure. C’est le Béaba de l’économie, appris dans toutes les écoles de commerce.
Donc quand le gouvernement fait l’étonné et demande presque des remerciements avec les aides qu’il fait (qui viennent des impôts), ce n’est vraiment pas crédible.
En parallèle, les chaînes d’approvisionnement sont toujours perturbées avec les cessions d’activités pendant la crise du covid, le manque de matières premières, et les décisions du gouvernement Chinois qui bloquent l’industrie mondiale. Mais à nouveau, ces problèmes viennent en partie des politiques qui ont préféré fermer toute l’économie, avec des résultats pas toujours au rendez-vous par rapport aux pays plus libéralisés.
Si cette inflation s’ancre dans une économie où les entreprises sont en difficulté pour augmenter les salaires (cas de l’Europe notamment), cela peut accélérer l’entrée en récession. Et si l’économie mondiale entre en récession, les perspectives de croissance vont être revues à la baisse, ainsi que les profits des entreprises, ce qui pourrait déclencher un marché baissier.
La revalorisation du cash et des livrets
À partir du premier février 2023, le nouveau taux des livrets devrait être appliqué. Le calcul est basé sur une formule qui s’appuie sur les derniers indices d’inflation des 6 derniers mois.
Celui-ci devrait être fixé à 3.3% d’après les calculs faits, et pourrait même aller jusqu’à 3.5%. Pour que cette validation soit faite, l’Etat doit donner son accord, mais il est fort probable que tout se passe comme prévu étant donné le contexte politico social en France.
À 3.3% le cash redevient enfin attractif. Je ne pensais jamais dire cela, mais à l’heure actuelle si cette revalorisation se fait bien, les livrets deviendront la meilleure solution d’investissement sécurisé, plus intéressant que le fond en euro et même que les SCPI ou autres supports d’immobilier papier.
En effet, je rappelle déjà que ces 3.3% sont nets de fiscalité et que cette rémunération correspond à du 4.7% taxé à 30% (flat tax). Difficile de faire mieux pour un support qui n’a aucun frais d’entrée, et une liquidité maximale
En 2023 le plafond du livret A est de 22 950€, auquel vous pouvez compléter par le LDD qui est à 12 000€. Vous avez donc de quoi loger 35 000€ en cash, ce qui est déjà très bien.
Évidemment ces taux sont sous l’inflation, mais à l’heure actuelle de toute façon rien ne rapporte autant que l’inflation, et il vaut mieux un support qui rapporte 3.3% sans risque que 0.5% comme il y a peu de temps. Rien ne dit que ces taux vont durer longtemps, il faut donc en profiter cette année.
La hausse des taux d’intérêt se poursuit en 2023
Les banques centrales ont déjà remonté les taux d’intérêt à plusieurs reprises en 2022 (surtout aux US, l’Europe est en retard), et personne ne sait à l’heure actuelle si ces hausses de taux sont terminées.
L’objectif de cette remontée est de contrer la forte inflation que nous constatons à l’heure actuelle.
Cela a cependant pour conséquence de fragiliser l’économie mondiale et d’augmenter le risque de récession. La situation est encore plus délicate en Europe où il y a une forte divergence des situations économiques entre les pays. Ainsi, une hausse des taux aurait peu de conséquences sur un pays comme l’Allemagne, mais ça serait totalement différent pour un pays comme l’Italie qui aurait des difficultés à rembourser sa dette.
Voici l’évolution des taux d’intérêt de la France et des États-Unis à 10 ans :
On est à 2.7% pour les obligations 10 ans, un niveau atteint pour la dernière fois en 2011.
On est à 3.6% pour les obligations 10 ans, un niveau atteint pour la dernière fois en 2010.
La hausse des taux d’intérêt impacte également les marchés boursiers. Au-delà de l’augmentation du risque de récession (qui entraînerait donc une baisse de la croissance économique et donc des résultats des entreprises), des taux en hausse ont une conséquence directe sur le calcul de la valorisation des entreprises. Quand les taux montent, les PER et autres ratios de valorisation doivent baisser, autrement dit cela entraîne à la baisse les cours de bourse.
Vous l’aurez donc compris, 2023 sera certainement encore une année où les marchés boursiers et obligataires seront fortement corrélés.
Si jamais les banques centrales décidaient d’arrêter les hausses de taux pour éviter la récession, cela serait à l’inverse bien apprécié par les marchés qui pourraient ainsi aller vers une hausse.
Les fortes fluctuations de change EUR / USD
L’année 2022 a connu une volatilité presque record sur la parité EUR / USD. Celle-ci est passée de quasiment 1.25 début 2021 à 0.96 en Septembre 2022 pour revenir actuellement vers 1.06.
Cela impacte directement les performances indicielles pour un investisseur Européen. Si le dollar perd par exemple 10% dans un avenir proche pour retourner à des moyennes plus classiques sur EUR / USD, les indices comme le MSCI World ou le S&P500 baisseraient d’autant.
En parallèle, ces effets de change ont également un impact conséquent sur les résultats financiers des entreprises.
Les entreprises Européennes exportatrices sont favorisées d’un dollar haut. En effet, celles-ci produisent en euro, mais vendent en dollar. Elles profitent donc pleinement de l’effet de change qui leur est favorable.
Les secteurs favorisés sont par exemple l’aéronautique (Airbus, Safran…), la santé (Sanofi), le Luxe (LVMH…), l’automobile (BMW…).
Certains secteurs y sont neutres, ceux qui produisent en dollar et vendent en dollar, comme par exemple les compagnies pétrolières.
Les entreprises défavorisées sont les importatrices, celles qui achètent en dollar et vendent en euro. Malheureusement, comme l’Europe a une balance commerciale très défavorable (c’est à dire que nous importons beaucoup plus que nous exportons), notre continent est touché de manière très défavorable par la hausse du dollar.
Pour terminer sur une note optimiste, 2023 sera une année de challenge, mais pourra très certainement réserver de belles surprises également !
Il faudra donc en profiter, et je rappelle que le meilleur moment pour commencer à investir est aujourd’hui.
Encore une fois bonne année à tous, qu’elle soit pleine de réussite, de succès, de bonheur, et surtout de santé !
Date Publication : 06/01/2023
Me contacter pour une question ou pour la rubrique Conseils Boursiers & Services 🛒 :
etre.riche.et.independant@gmail.com
Si vous souhaitez ouvrir un CTO chez DEGIRO en utilisant mon lien de parrainage, contactez moi à etre.riche.et.independant@gmail.com ou passez directement par le premier lien présent sur cette page. Vous ne gagnerez rien mais je toucherais une petite commission à l’ouverture de votre compte, c’est un bon moyen de me remercier si le site ou l’article a pu vous aider.
N’hésitez pas à poster un commentaire.
Si jamais le commentaire ne s’affiche pas directement, c’est normal car je dois d’abord le valider pour qu’il apparaisse (anti-spam).
Mentions légales :
Toutes les informations disponibles sur ce blog sont données à titre indicatif et ne sont en aucun cas des conseils d’achats ou des recommandations au sens de l’AMF.
L’auteur ne saurait être tenu responsable des pertes que pourrait engendrer le lecteur et décline toute responsabilité à l’égard des conséquences éventuelles de l’utilisation du blog.
De plus, les informations pourraient ne pas être actualisées et donc ne fournissent aucunes garanties. Il appartient à chacun de vérifier les données personnellement.
Bonsoir Matthieu
Merci pour ce tour d’horizon 2023. L’année commence très fort sur certains marchés (France, Europe, Asie) alors que les us poursuivent sur la lancée de 2022. Après je ne suis pas naïf et très vite ces marchés vont corriger à nouveau. +6% pour le cac en une semaine est très (trop) fort pour que ça tienne et que ça poursuive dans ce sens.
En attendant je suis satisfait d’avoir une ligne émergents (PAASI).
Souvent ces derniers temps je pense à tes plus grosses positions (Amzn et Googl) qui plombent énormément ton PF. Maintenant je raisonne là encore court terme mais ne penses tu pas que si les US repartent à la hausse, il serait bon de réduire ces positions d’autant que tu les as dans le Panx ?
Je te réitère mes meilleurs vœux.
Amicalement
Ludovic
Bonjour Ludovic
Heureux de voir que vous constatez les mérites de la diversification du portefeuille, chose que pas mal d’intervenants ont eu tendance à oublier ces dernières années avec le marché des larges caps US qui a surperformé, et de très loin, tout le reste.
– Sur 1 an, le Stoxx600 europe est en baisse d’à peine 5%, alors que le SP500 (en euros, donc avec un effet devise favorable) est en baisse de 11%, et c’est bien sûr encore pire si on regarde le secteur « growth/tech » aux US.
– Le CAC40, dividendes investis, est pratiquement flat sur 1 an (baisse anecdotique de 2%), ce qui montre une nouvelle fois son caractère particulier en Europe avec sa pondération sur les valeurs « luxe » qui lui donne un aspect international. Sur 10 ans, un ETF cac40 a un rendement annualisé de 9.5% alors qu’un ETF MSCI Europe a un rendement de 7%, c’est énorme comme différence. Certains observateurs se plaisent à dénigrer la bourse française, mais il se trouve que le CAC40 a fait mieux que se défendre sur la dernière décennie (9.5% annualisé, qui crache dessus ?) et pour ma part, un ETF cac40 à toute sa place dans un portefeuille diversifié.
– L’Asie rebondit fort depuis octobre, 20% en général, plus de 50% sur la tech chinoise, ceux qui ont pu faire des apport ou un équilibrage à ce moment sont récompensés. Il est impossible de prédire le futur, je m’en garderai, mais pour moi cela me semble plutôt « évident » que 2022 était une bonne opportunité pour accumuler des ETF Asie avec la désastreuse politique anti-covid chinoise qui a paralysé le pays. Et d’ailleurs, ce ne sont pas les révoltes populaires qui ont fait plier le parti de tout lâcher, mais bien plus probablement les dommages fait à l’économie du pays qui devenaient intenables.
Un portefeuille diversifié a forcément des composantes qui se comportent plus ou moins bien selon les périodes, c’est le signe d’une bonne diversification. Il faut mettre ces périodes à profit pour acheter ce qui est bas, pour optimiser le rendement/risque de son portefeuille au sens de la théorie moderne du portefeuille développée par Markowitz.
Construire un portefeuille d’investissement, ce n’est pas chercher la meilleure allocation (pays/secteurs/actions), car c’est une quête vaine vu que l’on ne connait la meilleure exposition qu’à posteriori. Ceux qui font cela passent leur temps à courir après la performance passée, achetant haut et vendant bas. Bien au contraire, construire un portefeuille, c’est bâtir un portefeuille suffisamment bon et diversifié qui puisse s’adapter à tous les marchés sans chercher à anticiper, que l’on peut gérer et tenir sur la durée, et qui donnera des rendements suffisamment bons pour obtenir ses objectifs sur son horizon de temps. Tout est dans la nuance entre le « suffisant » et le « meilleur ». Il faut savoir se contenter du « suffisant » qui en donne déjà largement « assez », et non pas se perdre dans la quête impossible du « meilleur ».
Bonjour Fred,
Donc si j’ai bien compris, on pourrait ne pas se contenter d’un ETF World mais aussi ajouter un ETF Cac40 et un ETF Asie (tous deux avec une pondération plus faible) ? Et aussi un ETF obligataire ?
Bonne journée.
Antoine, c’est un choix. Les entreprises Françaises sont déjà inclues dans le MSCI World, donc prendre un ETF CAC40 est redondant. À moins d’avoir une conviction particulière que les entreprises Françaises feront mieux qu’un indice mondial (ce qui n’est clairement pas mon cas, sauf si bien sur le CAC continue de devenir un indice du Luxe, mais qui n’est plus du tout corrélé avec l’économie des entreprises Françaises), cela ne sert à rien
Bonjour Antoine
Non, ce n’est pas ce que j’ai dit 🙂
Vous pouvez tout à fait vous « contenter » d’un ETF MSCI World (qui ne comprends que des pays dits « développés » au sens financier) pour la partie actions de votre portefeuille, c’est déjà une excellente solution que malheureusement beaucoup d’épargnants français ne font même pas.
Si vous voulez rajouter les pays dits « émergents » (attention, cette classification dépend du fournisseur d’indices), un ETF Emergents ou Emerging Asia (l’Asie représentant 90% des pays « émergents » selon MSCI), vous pouvez le faire (ou pas). Selon comment vous « calculez », la part des pays dits « émergents » représente 15% à la capitalisation pondérée au sens du flottant, 20% à la capitalisation pondérée au sens total, et jusqu’à 30% selon le PIB. Entre 15% et 20% est un bon ordre de grandeur pour un portefeuille diversifié.
Ensuite, selon les disponibilités des ETF, des enveloppes, des frais ou par choix, vous pouvez choisir de « reconstituer » un ETF MSCI World avec des composantes US, Europe (UK compris), Japon etc … Il n’y a aucune obligation, c’est juste un choix. En faisant cela, vous pouvez pondérer différemment les pays par rapport au MSCI World : vous pouvez choisir de mettre plus ou moins que 65% d’US, plus ou moins que 15% d’Europe, plus ou moins que 5% de Japon etc … Pour ma part, j’ai ~20% d’Europe dans ce cas de figure (ETF World « reconstitué »), c’est légèrement plus que le poids dans le MSCI World, mais ce n’est pas beaucoup plus. Et dans ces 20%, j’ai à peu près la moitié d’exposition à la France (que ce soit au travers du MSCI Europe ou du CAC40). C’est juste un choix. Pas parce que je pense que la France va faire mieux qu’un indice monde, je m’en fiche complètement (la performance long terme du CAC GR est à 10%, c’est largement suffisant !), c’est un choix d’exposition à ma monnaie de consommation, une diversification optimisée par rapport au traitement fiscal des dividendes et au secteur du luxe qui est un secteur porteur dans la mesure où le monde est de plus en plus riche, en particulier l’Asie qui raffole des produits français. Attention, la France ne représente pas 10% de mon portefeuille !! Elle représente 10% de mon allocation pays développés, qui elle même ne représente que 80% de mon allocation actions, qui elle même ne représente que 80% de mon portefeuille … soit 6% au global du PF, on ne parle absolument pas d’une surexposition !
Faut-il un ETF Obligataire (ou du fonds euros, ou du cash) ?
Tout dépend de votre horizon de temps, de vos objectifs, de la stabilité de vos revenus, de votre sensibilité au risque … j’ai l’impression de répéter toujours les mêmes choses.
Si vous avez 25 ans, un « petit » capital et que vous avez 40 ans d’investissement de capitalisation devant vous, vous n’avez probablement aucun « besoin » d’une part obligataire.
Si vous avez 55 ans et que vous pensez consommer votre capital en rente d’ici 5 ans, garder un « gros » portefeuille 100% actions est probablement une mauvaise chose (à moins que vous ayez une tolérance énorme à la volatilité et que vous ayez un plan B pour assurer vos dépenses en cas de bear market).
Avant de passer du temps à choisir vos supports d’investissement, vous devez obligatoirement passer du temps (beaucoup) à établir votre plan d’investissement : capital, capacité d’épargne, objectifs, horizon de temps, sensibilité au risque, classes d’actifs, alternatives etc … bref ce que devrait vous aider à faire un « vrai » conseiller financier (et non pas un vendeur de produits retro commissionné comme 95% des gens que vous allez rencontrer dans cet univers). Ce n’est que lorsque vous aurez établi votre feuille de route pour les décennies à venir que vous serez capable de définir la part d’actions et la part de non actions dans votre portefeuille, qui est, et de très loin, le paramètre qui va conditionner votre rendement à long terme (et qui donc doit être cohérent avec le rendement nécessaire pour atteindre vos objectifs, c’est à dire votre besoin de prendre des risques, cohérent avec votre capacité de prendre des risques, fonction de votre situation et de vos revenus, et cohérent avec votre volonté à prendre des risques, c’est à dire vos émotions face à la volatilité).
Bonjour Fred,
Quand j’ai pris la décision l’an dernier de basculer vers l’investissement passif, je me suis mis à appliquer vos recommandations même si aujourd’hui j’ai encore des actions en direct car en moins value (pas vendu, pas perdu). Effectivement aujourd’hui ma ligne PAASI est à +6% mais ayant entendu les arguments de Matthieu au sujet de la Chine (arguments qui se tiennent) j’ai ouvert cette ligne très progressivement car peut-être trop frileux. Les émergents représentent 5% de mon PF alors que j’ai une allocation cible de 15%.
Par ailleurs et en toute transparence, je dois avouer que ma ligne Nasdaq (PANX) qui elle représente 11% de mon PF (pour une allocation cible de 10%) est à -12% et je crains que cet indice poursuive sa baisse sur 2023.
Ma plus grosse position est le Word (EWLD) car représentant 31% du PF (position toujours en cours de construction car j’ai une allocation cible de 40 ou 45%). Malgré tout sur cette ligne je ne suis qu’à -3%. La diversification du World m’a permis de réduire les pertes vs SP500 (que j’avais autrefois en PF).
Concernant le CAC 40 j’avais effectivement constaté les performances que vous évoquez. Je me posais donc la question d’ouvrir une ligne CAC afin de surpondérer légèrement la France et donc le Luxe et autres actions plus défensives (Matthieu ne rigole pas car je sais que toi tu fuis les actions françaises 😉 ) mais dès lors je m’écarterais de la pondération du World, chose que vous n’encouragez pas. Je suis donc preneur si vous le souhaitez d’un avis sur la question 😉
Amicalement
En ce qui concerne la dernière question, je ne suis pas du genre à « optimiser » au point de % près mon allocation actions. C’est totalement secondaire par rapport aux frais, à la fiscalité et au comportement en marchés baissier (apport / rebalancing), sans compter le taux d’épargne.
Si je fais la somme de tous mes ETF (World, Emerging et pays choisis directement), j’arrive globalement à 60% US, 20% Europe, 20% Asie (je crois l’avoir déjà dit).
Par rapport à un MSCI ACWI, j’ai donc un peu plus d’Europe et d’Asie que leur poids boursier en considérant leur capitalisation boursière au sens du flottant. Mais c’est « à peu près » la même chose que le ACWI. Et en ce qui concerne la partie Europe, je suis « à peu près » à 2/3 MSCI Europe (où la France pèse 20%) et 1/3 CAC40, ce qui fait que le poids total de la France est d’environ 50% de l’exposition Europe.
Donc au final du final, j’ai effectivement un PF qui est « à peu près » comme le MSCI ACWI mais avec le CAC40 qui pèse plutôt 10% que les 3% dans le ACWI. Dans la mesure où le CAC40 est plutôt un « bon » indice depuis sa création si on se réfère à son historique, que le traitement des dividendes est optimisé pour un ETF français CAC40 et qu’en plus il est dans la monnaie de ma consommation (ce qui limite le risque devises), cela ne me dérange pas.
J’ai employé plusieurs fois « à peu près » pour faire écho à mon message précédent. Je ne cherche pas le meilleur portefeuille et la meilleure allocation, c’est une quête vaine et impossible. Je construis et je maintiens un PF suffisamment bon (coût, diversification) qui me suffit amplement à atteindre mes objectifs, si les performances continuent à leur rythme historique.
Ludovic
Pour « enfoncer le clou » par rapport à ce que je vous disais hier, je vous encourage à lire un des articles paru ce matin (quelle coïncidence !!) sur Humbledollar, un blog très recommandable.
Je vous le résume en trois phrase :
« All data is, by definition, about the past, but all decisions are, by definition, about the future.”
« Instead of trying to be precisely right—an impossible goal—we should instead aim to be roughly right. »
« It’s impossible to know in advance which portfolio will be best. Fortunately, there’s good quantitative research […] offering asset allocation ranges that can help you to be roughly right. »
Ceci s’inscrit dans ce que j’ai souvent dit ici, à savoir que le parcours d’un investisseur investisseur indiciel type peut se résumer à 3 phases :
– la découverte : au début, il faut comprendre le concept et la puissance de l’investissement indiciel (coûts faibles, pas de turn over, « bonnes » actions forcément en portefeuille, renouvellement de la composition des indices, les indices étant structurellement haussier le rebalancing dans les phases de baisses est hyper efficace etc …)
– la complexification : l’homme étant par définition un chercheur de performance, comme nos ancêtres étaient des chasseurs de nourritures, on va ensuite essayer de construire le « meilleur » portefeuille en s’abreuvant de back test, de données passées, de performances croisées entre les différents pays ou secteurs … et comme on garde mieux en mémoire les évènements récents, on a tendance à miser sur les performances récentes.
– la simplification : quand on a compris que le point précédant nous amenait à chasser la performance passée, c’est à dire toujours acheter ce qui a déjà monté, ce qui va à l’encontre de la diversification du portefeuille qui ainsi ne peut plus tirer profit d’actifs plus ou moins décorrélés que l’on va renforcer pendant les périodes de baisses et qui ainsi seront catapultés à la hausse lors de la reprise, on arrête de faire de l’optimisation inutile. On investit alors sur tout le marché, en optimisant les couts, les frais et la fiscalité, on blinde son mental pour passer les épisodes de volatilités, et on laisse le temps faire évoluer exponentiellement son portefeuille en y passant le moins de temps possible (en « battant » au passage l’immense majorité des stock pickeurs, qu’ils soient professionnels ou particuliers, car s’il est possible de battre le marché de temps en temps, le faire avec constance pendant 50 ou 60 ans, soit la vie d’un investisseur moyen entre phase de capitalisation et de consommation, est statistiquement impossible).
Merci pour ce résumé Fred. Je dirai que je suis entre complexification et simplification 🙂
Dans les faits mon PF est simple : majorité World, complément émergents Asie et surpondération tech US. Vouloir ajouter le Cac (si et seulement si il corrige car proche des 7000) renvoie peut-être à la complexification… A méditer
Pour autant j’ai regardé sur JustETF les trackers Cac 40 éligibles au PEA. Seuls les Amundi, BNP et Lyxor sont chez mon courtier. Celui qui a le plus gros encours est le lyxor (CAC) mais est distributif. Etant en phase de capitalisation, je n’ai pas envie de toucher les dividendes et payer des frais supplémentaires pour le réinvestissement de ceux-ci par moi-même. Son équivalent « accumulatif » (CACC) à un encours faible donc risqué (67 millions). Les Amundi sont ESG. On n’y trouve donc pas des boites comme Total ou Thales et ne reflète donc pas la réalité de la perf de l’indice. Enfin il y a le BNP (E40), 151 millions d’encours.
Lequel achetez vous de votre côté ?
Ludovic
– Il n’y a aucune « obligation » à prendre un ETF CAC40 pour quelqu’un ayant majoritairement un ETF MSCI World en portefeuille, visiblement ce que j’ai essayé d’expliquer dans mes messages précédents est très mal compris (ou bien je me suis mal exprimé).
– Dans un PEA, il n’y a aucune problématique à avoir des ETF distribuant, vu que le PEA n’a pas de frottement fiscal (les dividendes ne sont pas taxés ainsi que les plus values tant qu’ils restent dans le PEA). Seul le courtage sera à prendre en compte, mais pour 1 ou 2 ordres par an pour réinvestir les dividendes, l’impact sur la performance est négligeable.
– Il n’y a aucun « risque » en PEA à prendre un ETF à faible encours (et 67M n’est pas vraiment un faible encours). Si l’ETF venait à fermer, vous êtes averti avant, vous le vendez (sans impact fiscal là encore) et vous en achetez un autre équivalent.
– Effectivement, un filtre ESG va rarement dans le sens de la diversification.
– Pour ma part, j’utilise CAC de Lyxor (donc le distributif) mais dans le cadre d’AVs (donc je n’ai pas d’ordres à passer, ils sont automatiquement re investis sans frais), dans le PEA je me contente de PCEU (MSCI Europe).
Fred,
J’ai très bien compris et saisi vos messages précédents. Simplement, envisager un ETF CAC 40 au sein de mon PEA relèverait d’un choix personnel afin de surpondérer légèrement la France comme je le fais avec la Tech US.
Ce sont bien les frais de courtage que j’avais en tête mais je prends bonne note de votre remarque sur la faible incidence de ceux-ci.
Enfin merci pour vos dernières précisions concernant votre ETF CAC et le PCEU sur PEA.
Bonjour Ludovic
Je ne rigole pas ne t’inquiètes pas 😉
Mais je trouve que prendre un ETF CAC a peu de sens. Déjà il n’y a que 40 entreprises donc niveau diversification ça ne va pas loin. Ensuite, le luxe représente environ 40% de l’indice (et ça risque d’augmenter dans le futur car en grossissant les traits c’est le seul secteur qui a de la croissance).
Donc plutôt que de prendre un ETF CAC40, je trouve qu’avoir en fond de portefeuille une ligne LVMH (voir L’Oréal en complément) fait entièrement le travail. Il y aura une forte corrélation au CAC40 (les frais de l’ETF en moins) et une performance qui ne sera pas tirée vers le bas par un grand nombre d’entreprises en déclin qui ont ma majorité de leur CA en Europe
Ce n’est pas faux Matthieu et c’est vrai que LVMH peut-être considérée à elle seule comme un ETF Luxe. J’avais par le passé, j’ai vendu. Vu le cours actuel, va falloir une sacré correction pour que j’y entre de nouveau (575/600€ max).
De toute manière idem pour l’ETF Cac 40. Ce dernier étant revenu proche des 7000 pts, si je venais à ouvrir une ligne ce serait après une belle respiration de marché.
Après comme le dis Fred, je ne cherche pas la meilleure perf à tout prix ; 8/10% me va très bien au regard des objectifs que je me suis fixés.
Bonjour,
Est-ce à dire qu’un ETF World ne suffit pas ? Et qu’il faut une petite part de Cac et d’émergents ?
Bonjour
Les actions Françaises sont déjà inclues dans le MSCI World donc non c’est inutile sauf si vous pensez pour x ou y raison que les entreprises Françaises vont surperformer.
Pour les émergents, cela peut avoir son utilité puisque ces entreprises ne sont pas dans le MSCI World ce qui peut donc présenter une diversification. Le gros problème des émergents au sens large c’est que la quasi-totalité de ces pays ont des gros problèmes sur leurs devises ce qui réduit leur performance boursière à néant, comme expliqué ici : https://etre-riche-et-independant.com/investir-etf-pays-emergent-bourse
Seule l’Asie a vraiment un intérêt. Néanmoins, le risque n’est pas négligeable avec le PCC (d’où la faible valorisation de ces marchés). Je ne parle pas non plus de l’enjeu moral de souhaiter financer ou non l’économie Chinoise
Bonjour Léni
Vous pouvez lire la réponse que je viens de faire à Antoine juste au dessus du votre 🙂
@Matthieu
Pour éviter tout malentendu (car j’ai l’impression que c’est le cas), à aucun je n’ai dit où je ne pense que le CAC40 va surperformer la bourse mondiale dans son ensemble. Voir ce que j’ai dit dans ma réponse à Antoine ci-dessus.
Bonne année à vous, ainsi qu’à tous les intervenants de ce site.
Il y a sur votre article une erreur capitale sur les causes de l’inflation. Si des écoles de commerces soutiennent cette thèse, je me fais un peu de soucis quant à leur pertinence dans l’enseignement de ce qu’est notre monde. Je veux bien que ce genre d’argument soit lancé dans les médias à vocation populaire style « c’est dans l’air » ou autre, mais certainement pas dans les plus hautes écoles (qui ne sont d’ailleurs évidemment pas les écoles de commerces) .
Le QE n’est pas la cause de l’inflation, il ne peut pas l’être pour la simple raison que les marchés financiers sont très étanche au monde économique réel. Quand il y a un afflux de liquidité sur le marché, par définition c’est que cet afflux n’est pas dans l’économie réel. Il tourne dans le système financier et fait monter les valeurs de celui-ci mais n’arrive qu’en quantité hyper limité dans l’économie réelle ( au travers du marché primaire, des augmentations de capital, et des obligations privées qui vont donner aux entreprises des liquidités pour investir dans l’économie). Le reste c’est à dire l’essentiel en volume va réorienter les épargnes vers les actions.
Si vous regardez attentivement les pays qui ont initié un important QE, vous observerez que malgré les dates complètements différentes du début de l’utilisation de cet instrument ( le Japon depuis les années 90, les USA depuis la fin des années 2000 et enfin l’Europe depuis le milieu des années 2010), l’inflation est arrivé au même moment partout simplement parce que la corrélation entre le QE et l’inflation contrairement à l’adage populaire n’existe pas.
La monnaie hélicoptère ( type Trump en 2020-2021) ou les subventions qui ne vont pas à l’investissement mais à la consommation (comme en France depuis trop longtemps) sont de nature elles, à augmenter l’inflation.
Historiquement, l’inflation a eu plusieurs causes:
Création monétaire sans condition par les banques sans organisme de contrôle type banque centrale (il faut savoir que le bilan d’une banque traditionnelle comme toute entreprise doit comporter un montant d’actif qui couvre la dette et le capital de l’entreprise. Si l’actif baisse et que cette baisse est supérieure au montant du capital alors il y a liquidation de la boite pour rembourser les créanciers (dettes)) Cela ne peut être le cas d’une banque centrale puisqu’elle n’a pas de créanciers. Par contre c’est typiquement le cas de ce qu’il s’est passé en Allemagne en 1923 quand les banques privées se sont comportées comme une banque centrale et ont « oublié » qu’elles avaient des créanciers. Cela a entrainé la faillite des banques, une liquidité dans l’économie réelle phénoménale et une rupture de la valeur monnaie.
La deuxième crise inflationniste qui remonte aux années 1970 est dû à l’augmentation du prix de l’énergie. L’énergie étant à la base de toute la chaine de production, il y a eu une tension sur les prix, entretenu ensuite par la boucle prix/salaire. La tension dans ce type d’inflation est plus ou moins absorbée par l’évolution de la croissance de la population et de la richesse de celle-ci.
En ce moment l’inflation est sous-tendue par plusieurs phénomènes qui se télescopent:
Le 1er est la rupture du circuit d’approvisionnement dû aux effets du Covid
Le deuxième est la reconfiguration géopolitique du monde (guerre économique usa/chine, guerre militaire en Ukraine) et d’une façon générale la vision unilatérale du monde occidental est remise en exergue par tous les autres, ce qui a tendance à redéployer différemment les circuits d’approvisionnements.
Le troisième qui est sous-tendue par la deuxième mais qui a aussi ses points d’inflexions propres est l’augmentation du cout de l’énergie. Il faut savoir que l’on a passé le pic de production du pétrole conventionnel depuis environ 2008, de celui du non conventionnel aux environs de 2018, et que l’on passera celui du gaz aux horizons de 2030. En, outre les états intègrent qu’il va falloir réduire significativement nos parts d’émission de CO2 (pour limiter le réchauffement) dans un monde qui vient de dépasser 8 milliards d’habitants avec une proportion croissante d’individus ayant un niveau de vie substantiel. Tous ces points de convergences militent pour une tension sur les prix de l’énergie (avec en outre une aversion des populations pour le nucléaire qui a eu tendance par exemple en France à casser la filière qui aurait dû nous mener rapidement vers la génération 4).
Bruno
Le QE pendant le covid est allé bien au delà des marchés financiers. Il est déjà allé vers les entreprises (de toute taille). Ensuite, aux US (la principale économie du monde) le gouvernement a fait des chèques à tous les Américains, et comme vous le dites c’est régulièrement le cas en France également. Faire des chèques à la population est très inflationniste.
Mais là où vous avez totalement raison, c’est que dans la décennie post 2008, la quasi-totalité du QE est allée directement dans les marchés financiers, donc cela n’a pas créé d’inflation
Bonjour et merci pour ces articles et discussions.
J’ai 22ans et je fais commence de nombreuses recherches et lectures pour investir en fonds euros et ETF.
Ma question du moment concerne le « rebalancing » : comment savoir que c’est le bon moment pour équilibrer d’une poche à l’autre ? Se contenter d’une fois par an ? Ou bien à chaque fois que son ETF baisse d’un certain pourcentage, par exemple 10% ? Merci. Cordialement.
Bonjour
Une fois par an suffit largement, ce n’est pas grave si les allocations dérivent temporairement de quelques pourcents. Le ré équilibrage permet simplement d’éviter qu’une allocation dérive fortement par rapport à une autre au bout de quelques années. Mais il ne faut pas être obsédé au % près et de multiplier les transactions
Bonjour Clara
Tout d’abord félicitations. Vous vous intéressez à cette problématique à votre âge, et en plus vous semblez partir sur de bonnes bases, c’est une excellente promesse pour l’avenir. Comme je le dis souvent, l’éducation et la formation ça ne coute pas grand chose (surtout à l’heure d’internet, quelle chance vous avez vous les « millenials »), et ça rapporte gros.
Comme le dit Matthieu, il ne faut pas faire une fixation sur le rebalancing, une fois par an est bien souvent suffisant quant à la maitrise de son niveau de risque (pour que la part actions, ou bien qu’une certaine composante de la part actions, ne deviennent pas trop importante avec le temps). De façon générale, surtout si vous êtes uniquement investie en indiciel, il vaut mieux en faire moins (laisser le buy and hold se faire tranquillement) que trop (au risque de faire des erreurs). Les portefeuilles d’investissement, c’est comme des savonnettes, plus on les manipule, plus ça diminue en taille 🙂
Le seul « inconvénient », c’est que dans une configuration type 2020 avec une forte volatilité intra year, vous auriez ainsi manqué une belle opportunité d’achat en actions dans la période de baisse. Pour éviter ça, on « conseille » (mais là encore, ce n’est pas une obligation) de mettre des bornes chiffrées à son allocation d’actifs.
Par exemple, si vous avez un portefeuille très simple en assurance vie avec 1 ETF MSCI World et 1 fonds euros et que votre allocation cible est 70%/30%, et bien vous équilibrerez chaque fois que les actions passent en dessous de 65% ou au dessus de 75% (ce qui correspond grossièrement à une variation de la part actions de +/-25% ce qui est beaucoup, vous en entendrez forcément parler dans les médias si c’est à la baisse pour vous avertir qu’il faut équilibrer !).
Ceci étant dit, à 22 ans, je pense sans beaucoup me tromper que vous n’avez aucune « obligation » à avoir un actif sûr de type fonds euros dans votre portefeuille d’investissement long terme. Une fois que vous avez mis de côté une épargne pour vos objectifs à court et moyen terme, tout le reste, à 22 ans, ça devrait être 100% actions ! Si à 22 ans vous ne prenez pas un peu de risque à ce niveau là, vous n’en prendrez jamais. Franchement, jusqu’à 40 ans minimum, ça n’a pas de sens d’avoir une poche sécurisée dans ses investissement long terme. Si vous commencez à 22 ans avec une partie « sécurisée » dans votre portefeuille long terme, ça va diminuer votre performance et dans 30 ans vous le regretterez. A moins que les variations de la bourse vous empêche de dormir, soyez 100% actions maintenant, sincèrement.
Bonjour, Merci pour ces explications précises.
Pour tout vous dire, je viens d’hériter d’une très grande somme. Elle va me permettre de remplir totalement mon PEA mais aussi d’avoir un apport immobilier. Sauf que le contexte actuel n’incite pas vraiment à l’achat immo et la somme envisagée pour l’apport va patienter dans un fonds euros. Je vais donc acheter chaque mois de l’ETF World sur le PEA jusqu’à juin. Puis j’investira mon épargne mensuelle issue de mes revenus mais je me demande où, vu mon áge : AV ? CTO ? Les 2 ? Comment savoir comment répartir ? C’est un problème de « riche », j’en conviens. Mais je n’ai rien demandé et vous l’avez deviné, je suis en période de deuil…
Effectivement, c’est une situation particulière, qui malheureusement vous « force » à vous intéresser à ce sujet. Déjà, vous vous prenez en mains et vous ne tombez pas dans les griffes d’un « conseiller financier » qui fera tout pour vous plumer, c’est tout à votre honneur !
Si vous avez déjà eu le réflexe d’isoler sur un fonds euros une somme prévue à moyen terme pour un achat immobilier, c’est une bonne pratique.
Ensuite, si sur 6 mois vous avez la capacité de « remplir » un PEA en faisant un DCA sur un ETF World, c’est aussi une excellente chose. On « conseille » généralement de ne pas dépasser 12 mois pour un DCA d’une grosse somme, car statistiquement les marchés baissiers ne durent pas beaucoup plus longtemps (c’est une moyenne grossière bien entendu). Un DCA sur 10 mois est souvent cité comme étant le meilleur compromis (mais sur 6 mois ou 10 mois, ça ne changera pas grand chose au résultat dans 40 ans). J’aurais tendance à dire que vous avez de la « chance » de pouvoir remplir un PEA aussi tôt dans votre vie, mais vu les circonstances, on ne peut pas vraiment dire ça.
Ensuite, pour le « reste » de la somme et votre épargne mensuelle, c’est toujours l’éternel débat entre CTO et AV, il y a des avantages et des inconvénients à chaque enveloppes (on en a souvent parlé ici, et il y a plein d’articles à ce sujet sur le net). Le CTO n’a pas de frais de gestion, mais une fiscalité plus lourde et changeante, il y a plus de supports disponibles dont vous êtes propriétaires. Une AV, il y a des frais (qui peuvent être très faibles pour certaines en ligne, 0.5% typiquement), le fonds euros et les arbitrages non fiscalisés (alors qu’ils le seront sur CTO), une fiscalité plus faible, mais moins de supports dont vous n’êtes pas propriétaire etc …
Rien de vous empêche d’ouvrir 2 ou 3 AV en ligne chez des assureurs différents en y mettant une petite somme afin de « prendre date » fiscalement pour atteindre le plus tôt possible les 8 ans d’ancienneté. D’ici là, vous aurez eu le temps de réfléchir à comment structurer votre portefeuille. Et en attendant, vous ouvrez un CTO à faible frais et tous les mois vous versez sur un ETF MSCI World. Vous avez largement le temps de « mûrir » votre stratégie, rien ne presse, surtout qu’en ayant déjà un PEA de rempli à votre âge, vous partez en avance de 99% de la population (même si ça ne sert à rien de se comparer et que ce n’est pas une course « contre » les autres).
Cordialement
Fred,
Merci d’avoir pris le temps de me lire et de me répondre.
Entre toutes les démarches et le deuil, je suis en effet « forcée/contrainte » de me plonger dans ces problématiques. Je comprends donc que le temps de peaufiner mon allocation, il conviendrait de verser mon épargne mensuelle sur le CTO (et me connaissant, une pointe aussi sur fonds euros).
Clara
On ne se connait pas, je connais pas votre situation et je ne suis absolument pas habilité à faire du conseil financier. Donc je ne peux pas vous garantir de bons conseils personnalisés, mais seulement un peu d’expérience et de bonnes pratiques.
Si vous voulez dès le départ avoir une allocation long terme qui soit mixée entre des actions (pour la performance mais avec de la volatilité) et du fonds euros (pour la sécurité et la stabilité), vous pouvez tout à fait vous contenter d’une bonne assurance vie en ligne, avec des frais réduits. En effet, un CTO se prête moins à une allocation « sécurisée » (car même les fonds obligataires peuvent être volatiles et baisser) et aux opérations d’équilibrages car elles seront fiscalisées s’il y a de la plus value de concrétisée. L’inconvénient de ça c’est qu’avec un ETF MSCI World sur Assurance Vie, vous allez supporter des frais de gestion (de l’ordre de 0.5%/0.6% pour les meilleures) qui vont sur le long terme avoir une conséquence non négligeable, exemple:
– 10ke à 8% pendant 40 ans, ça fait 217ke, soit une plus value de 207ke
– 10 ke à 7.4% pendant 40 ans, ça fait 173ke, soit une plus value de 163ke.
Dans cet exemple, sur 40 ans, les 0.6% de frais de gestion ont diminué votre PV de plus de 20%.
C’est cet aspect de composition des couts sur une suite géométrique que les gens ont du mal à réaliser (et ici on ne parle que 0.6% de frais, pas 3% ou 4% comme sur des AV médiocres).
C’est pourquoi on « conseille » de d’abord blinder son PEA avant d’épargner sur une AV.
Il se trouve que dans votre cas, le PEA est déjà plein …
Donc il n’y a pas de « bonne » solution pour votre épargne mensuelle, c’est un choix personnel:
– l’assurance vie est plus confortable, et vous avez le fonds euros, mais il y a des frais, mais une fiscalité des PV plus faibles au bout de 8 ans.
– le CTO n’a pas de frais, mais pas de vrai fonds sécurisés, et une forte fiscalité.
C’est à vous de choisir, mais ne vous mettez pas la pression pour ça, vous avez largement le temps de penser à ça : ouvrez les deux car c’est plutôt une bonne pratique d’avoir à sa disposition toutes les enveloppes d’investissement, et vous choisirez plus tard de privilégier l’un ou l’autre, rien ne presse.
Fred,
Merci encore.
Je vais sans doute mixer AV (y loger un ETF pour rééquilibrer avec le fonds €) et CTO.
Vous pouvez effectivement mixer les deux, avec un CTO uniquement en actions (par exemple avec un ETF MSCI World) et une bonne AV en ligne (avec dedans par exemple un ETF MSCI World et le fonds euros).
Vous faites la somme des deux pour avoir la pondération globale et vous « ajustez » si besoin en étant « intelligent » dans votre équilibrage:
– si les actions baissent fortement, vous versez en priorité sur l’ETF actions du CTO avec votre épargne mensuelle, et si ça ne suffit pas vous arbitrez dans l’AV du fonds euros vers l’ETF actions pour revenir au global vers votre allocation cible.
– si les actions montent fortement, vous versez en priorité sur le fonds euros de l’AV avec votre épargne mensuelle, et si ça ne suffit pas vous arbitrez dans l’AV de l’ETF actions vers le fonds euros.
Avec une « bête » feuille Excel, c’est très facile à calculer, rien de compliqué.
Ceci étant dit, n’oubliez pas que vous avez aussi votre PEA, et qu’il faut le compter dans votre portefeuille!
S’il est investi à 100% en ETF actions, il va vous falloir une certaine somme en fonds euros sur AV pour obtenir un équilibre au global.
Par exemple, si vous mettez 150ke en ETF actions sur le PEA, et que vous voulez par exemple une allocation 80/20 pour votre portefeuille long terme (qui est certes agressive, mais pas illogique à 22 ans, surtout si vous avez déjà sécurisé par ailleurs pour un apport immobilier), il vous faut déjà 37.5ke en fonds euros sur AV. L’alternative étant de laisser une part de cash dans le PEA, mais à long terme cela est mangé par l’inflation, ou bien d’utiliser le seul ETF obligataire éligible PEA, mais comme vous êtes débutante, je ne le vous conseille pas (peu liquide et fortement volatile en cette période agitée en ce qui concerne l’évolution des taux sur le marché obligataire).
Donc il faut se poser pour faire quelques calculs, mais rien d’extraordinaire.
Prenez le temps de tout poser par écrit et de bâtir votre plan d’investissement, vous n’êtes pas à un mois prêt, le plus important et de commencer sur de bonnes bases, pas de commencer immédiatement.
Merci infiniment Fred. Mon PEA est actuellement en cours de transfert (banque traditionnelle vers banque en ligne).
Bonjour Matthieu
Bonjour à toutes et à tous
Tout d’abord merci pour ces précisions économiques d’une grande qualité ( comme toujours) .
S’agissant des ETF, Je suis accès sur msci world et sp 500 , à hauteur de la moitié du PEA , le reste étant réparti sur des actions diversifiées ( Bigcaps , voire Micaps : luxe ,santé, technologie, etc)
Je ne suis pas favorable aux ETF CAC 40 mais ça n’engage que moi ,bien entendu…
Je pense aussi que les marchés vont stagner voire régresser en 2023/24 … ce qui offrira peut-être quelques opportunités…
Mais bon… wait and see .
Tout mes vœux de bonheur et de réussite, avec la santé en priorité…
Jluc
Bonjour jluc
Vous avez parfaitement raison, la santé avant tout !
Tant que l’on n’a jamais été vraiment malade, on ne réalise pas le bonheur d’être en bonne santé …
Je profite de votre message pour essayer une nouvelle fois de préciser mes propos sur le CAC40 qui visiblement n’ont pas été compris, ou pas comme je le pensais.
A aucun moment je n’ai conseillé de surpondérer les actions françaises dans une allocation actions, et à aucun moment je n’ai laissé penser que les actions françaises feraient mieux que le reste du monde dans les années à venir (personne n’en sait rien).
Quelques commentaires sur le fond de ma pensée:
– Dans un de mes premiers messages, je soulignais que la bourse européenne, et particulièrement la bourse française, avaient fait mieux que les US sur l’année passée, ce qui illustre (certes sur une période très courte) un des mérite de la diversification. Cette diversification, quelqu’un n’étant pas exposé totalement aux US en aurait profité l’année dernière.
– Il faut faire attention au passé récent : les 10 dernières années ont été très favorables aux actions américaines, qui même si elles représentent des entreprises très fortes et dynamiques, sont encore actuellement à des multiples de valorisations élevés. Dans le même temps, les actions des pays « émergents » ont eu des rendements médiocres (et leur valorisation actuelles sont au plancher). C’était tout l’inverse dans la décennie précédente 2000/2010 ! US en berne, Emergents au top. La bourse européenne quant à elle avait fait mieux que les US il y a 20 ans, mais moins bien ensuite. Que nous réserve l’avenir ? Personne ne sait. Il faut juste avoir en tête qu’une « bonne » entreprise, ce n’est pas forcément une « bonne’ action, en fonction de comment elle est jugée, analysée et valorisée par le marché.
– Quand Matthieu, ou d’autres, disent « je ne pense pas que les entreprises Françaises vont surperformer », chacun devrait, il me semble, s’interroger sur cette volonté de toujours vouloir surperformer, de battre le marché, de trouver à l’avance les pays où les secteurs qui vont « battre » les autres. Est-ce que le rendement moyen du marché n’est déjà pas suffisant ? Je rappelle à ceux qui l’ont oublié que le CAC GR, depuis sa création, c’est un rendement annualisé composé de pratiquement 10% ! N’est ce pas « suffisant » ? Je prends l’exemple du CAC40, mais j’aurais pu prendre la bourse de Stockholm, de Copenhague ou de Sydney qui elles aussi ont un excellent rendement historique. Ce que je veux dire, c’est que la quête de la surperformance est une quête vaine, il y a aura toujours un secteur ou un style d’investissement qui, a posteriori, nous aura « battu ». Savoir se contenter du rendement moyen du marché est selon moi déjà largement suffisant pour obtenir sur la durée des résultats exceptionnels alors que la quête incessante de la surperformance nous dirige tout droit vers le « behavior gap », à savoir la tendance à toujours rentrer sur les actions ayant déjà fortement augmenté puis à les abandonner ensuite pour le nouveau secteur à la mode (on passe ainsi son temps à acheter haut et à vendre bas).
Bonjour
Entièrement du même avis, je pense que le marché offrira de bonnes opportunités lors de cette période de récession, il faut donc avoir un peu de réserve, afin de renforcer nos bonnes valeurs ou de profiter de la baisse de certaines, le principal étant dans l’investissement en direct, de ne retenir que les valeurs au bon prix et dont le « total return » est historiquement supérieur aux indices références (SP500 et CW8), pour les autres valeurs les ETF font l’affaire largement.
Belle journée
Bonsoir,
Fred vous venez d’écrire que « dans la décennie précédente 2000/2010 : US en berne, Emergents au top ». Si cela se reproduit dans les années à venir, l’ETF World va-t-il se réajuster pour ne pas passer à côté ? Ce qui sous-entend : ne pas avoir d’ETF émergent est-il problématique s’il se place en avant sur le long terme ?
Bonne soirée à tous.
Dylan
La problématique est simple : dans un ETF MSCI World, il n’y a que les pays dits « développés » au sens des marchés financiers (économie, régulation, liquidités etc ….).
Donc il ne comprendra toujours que les pays qui sont classés « développés », indépendamment de la performance des émergents. Et il risque de se passer pas mal de temps avant que la Chine, Taiwan, l’Inde ou la Corée (qui est déjà dans le FTSE Developed) ne soient incorporés dans le MSCI World.
Si vous voulez une exposition aux pays dits « émergents », il vous faut un ETF spécifique pour cela.
Et c’est à vous de choisir la pondération entre les deux.
L’indice qui comprend les deux, avec une pondération qui sera ajustée automatiquement, c’est les MSCI ACWI (all country world index). Il y a des ETF qui existent, mais ils sont peu nombreux, hors c’est pourtant la solution de facilité qui éviterait à beaucoup de se faire trop de nœuds au cerveau 🙂
Sachant que si on veut incorporer les small caps, c’est le MSCI ACWI IMI qu’il faut choisir.
Dylan
Je rajouterai pour compléter que le World ne fait que reproduire les pondérations des capitalisations mondiales. Donc si une zone monte et une autre baisse, le World reproduit cela et donc les pondérations s’ajustent. Les US ne pesaient par exemple que 50% il y a quelques années. Ils représentent maintenant un peu moins de 70%.
L’avantage d’un ETF World est donc qu’il s’ajuste tout seul. À l’exception bien sur des émergents que vous pouvez rajouter (ou pas)
Petit moment que je suis pas passé ici, je vous souhaite a tous et a toutes une très bonne année et santé ! Après avoir lu tout les commentaires des 2 derniers post et je vois qu’il m’en reste encore pas mal a lire sur les autres, je tiens quand même comme a´l´habitude remercier Matthieu, mais aussi beaucoup Fred et Gerard qui apporte vraiment un vif intérêt a l´évolution du blog et de la prise de conscience ! Par ailleurs Fred je vous rassure ce que vous écrivez et lisible et compréhensible, je pense que juste les gens ne prennent pas le temps et veulent directement une solution pré mâché a leur « problème de questionnement d´investissements »
Encore merci messieurs !