À l’heure actuelle avec la forte hausse des taux d’intérêts, beaucoup d’investisseurs cherchent à trouver des placements alternatifs aux actions.
Les obligations sont généralement l’option la plus connue et la plus utilisée. Elles permettent d’obtenir un coupon (rendement) et éventuellement un gain (plus-value) à la revente si les taux baissent derrière.
Néanmoins, il existe un autre placement alternatif peu connu mais très intéressant : les actions préférentielles. Nous allons ici rapidement rappeler leur fonctionnement et pourquoi il est actuellement intéressant de s’y positionner.
Liens entre les taux d’intérêt et les obligations et actions préférentielles
Il faut tout d’abord bien comprendre que les placements qui rapportent un certain taux d’intérêt annuel (livrets, fond en euro, obligations, actions préférentielles…) sont fortement impactés par le niveau des taux d’intérêts fixés par les banques centrales.
À la fois au niveau de leur rendement proposé (en période de taux bas, les rendements sont bas, et en période de taux élevés comme actuellement, les rendements sont plus élevés).
Mais également au niveau de l’évolution de leur cours de bourse pour les produits cotés (comme les obligations et les actions préférentielles). En effet, quand les taux montent comme actuellement, les obligations baissent pour ajuster leur rendement à la hausse.
Voici l’évolution du 10 ans US sur le long terme :
La baisse quasi constante de 1980 à 2021 a fait monter les obligations. Le plancher bas a été atteint au milieu de l’année 2020, où les taux sont depuis passés de 0.7% à 4% actuellement pour le 10 ans US. D’où la notion de « remontée des taux ».
Et comme évoqué tout à l’heure, quand les taux montent, les obligations baissent.
Beaucoup d’économistes prédisent à l’heure actuelle que la hausse des taux va toucher à son terme et que ceux-ci devraient même commencer à baisser en 2024. Les banques centrales laissent également entendre que les premières baisses de taux devraient arriver cette année.
Cela aura donc pour conséquence une remontée des placements obligataires, ainsi que des actions préférentielles, sujet de cet article.
Rappel sur le fonctionnement des actions préférentielles
Revenons maintenant sur les actions préférentielles.
Tout le détail sur leur fonctionnement est expliqué dans cet article, que je vous invite à lire avant de continuer pour mieux comprendre.
Voici un petit résumé sur ce support :
- Se caractérise officiellement comme des actions, mais fonctionne en réalité comme des obligations
- Possibilité de les acheter soit via des ETF, soit en sélectionnant unitairement les actions d’une entreprise spécifique
- Verse un dividende fixe tous les trimestres
- Rendement et variation du cours impactés par les variations des taux d’intérêt
À l’émission :
- Le rendement est déterminé à l’avance (dividende fixe similaire au coupon d’une obligation)
- La date de retrait possible est déterminée en avance (call date d’environ 4-5 ans max, à cette date l’entreprise peut ou ne pas choisirde rappeler ses preferred shares)
- Cours de cotation généralement fixé à 25$, le retrait se fait également au pair, comme les obligations (souvent à 100$ pour celles-ci)
Voici un tableau comparatif détaillé avec les obligations :
Alors que l’intérêt était limité il y a quelques années, ce placement redevient à l’heure actuelle très intéressant.
En effet, beaucoup de preferred shares sont maintenant sous leur pair de 25$ et offrent en parallèle un rendement intéressant (entre 6-7%, voire plus).
Acheter des obligations préférentielles est donc actuellement un excellent timing pour se préparer à la baisse des taux d’intérêt.
Dans l’optique d’un retournement (arrêt de la hausse ou même baisse des taux), se positionner maintenant permet à la fois de bloquer un bon rendement (donc des revenus réguliers) et également d’espérer faire une plus-value à moyen terme (si les taux baissent les obligations ET les actions préférentielles montent, et devraient retourner au pair).
En achetant ce type support, vous investissez sur :
- Un placement beaucoup moins volatile que les actions (volatilité similaire aux obligations)
- Un placement décorrélé des marchés boursiers et même de l’entreprise émettrice : on parie ici sur sa survie et non sa croissance et son développement
- Un placement fournissant un rendement fixe et élevé connu à l’avance
- Un placement dont l’objectif n’est pas de faire une PV puisque est censé être retiré de la cote au pair (à moins justement de l’acheter sous le pair)
Quelques exemples d’investissement en actions préférentielles
Tout d’abord je précise bien que les exemples donnés ici ne sont pas des conseils d’investissement. Avant de passer à l’achat, il faut bien comprendre le fonctionnement et les risques de ce type de support.
Je rappelle également que ce type d’investissement n’est disponible que sur CTO et non sur PEA.
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Pour commencer, le meilleur site d’information sur les preferred shares est PreferredStockChannel.
Vous y trouverez tout ce qu’il faut savoir sur une action préférentielle définie (rendement, call date, émission, prix actuel, date de paiement…).
Attention tout de même car selon le site utilisé, votre courtier etc… il y a différentes manières d’écrire la même action préférentielle, et seule l’une d’elles fonctionnera sur la plateforme.
Par exemple pour la preferred C de JPMorgan :
JPM.PRC ou JPM-PC ou JPM-C ou JPM^PC…
Cela les rend parfois difficiles à trouver chez un courtier, à noter également qu’elles ne sont pas toujours bien référencées et disponibles à l’achat. J’ai testé chez Degiro, ils en avaient beaucoup il y a quelques années et un peu moins actuellement. Au CA Investore Integrale il y en a quelques unes. Je ne sais pas chez les autres courtiers.
Voici maintenant quelques exemples d’actions ou de supports dans différents cas.
Sous le pair
DLR.PRJ (action J de Digital Realty)
Cote actuellement à 22$, call date en juillet 2022 et rendement de 6%
Au pair et peu volatile
JPM.PRC (action C de JPMorgan)
Cote actuellement à 25.3$, call date en mars 2024 et rendement de 5.95%
ETF
Cet ETF existe depuis 2007 et propose actuellement un rendement annuel de 7%, avec versement mensuel des dividendes.
Théoriquement l’ETF n’est pas UCITS donc non négociable pour les investisseurs particuliers Européens. Néanmoins, je peux l’acheter sur mon CTO au CA (Investore Integral) qui m’affiche un message d’alerte mais non bloquant. Je possède quelques parts de cet ETF sur une partie de mon portefeuille.
Les secteurs les plus représentés sont souvent les banques et les REIT. Attention ici car les REIT sont officiellement classées dans Financial (on ne voit donc pas le découpage).
Autre remarque : même si l’ETF détient environ 450 positions à l’heure actuelle, certaines sont fortement liées et corrélées car il s’agit de plusieurs actions préférentielles émises par la même entreprise. Par exemple (je donne des chiffres au hasard), il est possible que JPMorgan ait 10 actions préférentielles (à des dates d’émission, yield, call date… différentes), et donc JPMorgan dans ce cas ne représente pas 1/450 comme dans un ETF action habituel (sans prendre en compte la répartition par capitalisation) mais 10/450.
L’ETF cote en moyenne environ 35$ depuis 2009, donc sur la période 2009-2020 il a bien délivré une performance annuelle autour de 7% par an (son rendement) sans évolution de capital, mais ce qui est logique et recherché.
On voit que la part a décroché jusqu’à 28$ au plus bas récemment à cause de la remontée des taux. Il cote actuellement à 31.5$ (il a donc déjà repris environ 10% sur la fin 2023 à cause des anticipations de baisse des taux), ce qui reste un bon point d’entrée par rapport à son historique sur les 10 dernières années qui fluctue entre 35$ et 40$, et qui laisse un potentiel d’appréciation intéressant tout en offrant un rendement annuel de 7%.
Pour ceux qui ne peuvent pas acheter PFF, il existe une alternative d’ETF UCITS : PRFD de Invesco, coté à Milan, Londres et en Suisse.
Néanmoins, la liquidité est très moyenne et les volumes échangés sont faibles. Le rendement est plus faible (~5.5%) et les dividendes sont payés trimestriellement. Mais cela reste tout de même une bonne option.
Conclusion
J’ai bien conscience que les actions préférentielles sont un produit de niche, peu connu, peu commercialisé et pas forcément simple à l’achat (pas toujours référencés, ETF parfois non UCITS donc non Europe compliant…). Néanmoins, pour un investisseur averti qui comprend bien ce type de produits, c’est actuellement très intéressant à l’heure actuelle.
On a ici un produit qui fonctionne de manière très similaire aux obligations (ne comparez pas la performance des actions préférentielles et du marché action car cela n’a rien à voir), qui offre un bon rendement relativement sécurisé, une faible volatilité, une faible corrélation au marché action, et un bon moyen de faire une PV à moyen terme avec la baisse des taux d’intérêts.
C’est maintenant à vous de faire vos propres analyses pour voir si ce type de produit peut vous convenir.
Date Publication : 20/01/2024
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Bonjour Matthieu
Un grand merci pour cette mise au point complète sur ce type de placement, en effet c’est un moment qui devrait être opportun pour rentrer dans les obligations ou les AP, j’ai personnellement investi dans des obligations d’état via l’assurance vie de ma banque (crédit agricole) et je commence à avoir une plue-value sur les 100€ du pair (souscription de février 2023).
J’ai en revanche un rendement annuel de 4,1% net de frais de gestion, ce qui est bien inférieur aux 7% des AP, mais le support AV me permettra peut-être de jouer avec l’imposition.
Le rendement en revanche est versé à terme donc 5 ans et n’est pas annualisé ni mensualisé.
1) Sais-tu comment ça se passerait si je sortais avant les 5 ans pour arbitrer par exemple, toujours au sein de mon AV, vers un placement actions ou autre.
Pour donner un exemple, si je suis à 110 alors que je l’ai payé 100, comment les 10 de plue-value sont imposés au sein de mon AV, est-ce tout de suite ou bien soumis aux règles générales de l’AV, c’est à dire imposition réduite au bout de huit ans et uniquement sur un retrait annuel dépassant 9200€ pour un couple?
2) Si je sors au bout de 2 ans par exemple, vont-il me verser car même mon rendement annuel de 4,1% au proratas des 2 ans sur 5, ou considèrent-ils que le contrat n’étant pas tenu jusqu’à terme, il ne me donne pas le rendement?
3) j’ai aussi investore, quels sont les frais pratiqué par exemple sur l’ETF que tu as cité et que tu détiens? à l’achat et en sortie.
Beau week-end
Bonjour Gérard
L’AV fonctionne globalement comme le PEA. Donc si vius arbitrez vos obligations, vous aurez une PV fiscale de 10%, mais ne payerez l’impôt qu’à la sortie (csg dans la tranche de l’abattement ou en gros 25-30% au delà).
Sur les coupons courrus, j’avoue que je ne sais pas trop, mais je crois que c’est directement pris en compte dans le prix de transaction de l’obligation (l’acheteur vous achète en gros 8.2% de plus que la cotation et c’est lui qui touchera les 8.2% de coupon).
Sur l’ETF, de mémoire autour de 15€-20€ sur une transaction d’un peu plus de 3000€, donc un peu plus de 0.5%. Ils se sont bien améliorés sur les tarifs US (on n’est plus sur les 50€ d’il y a quelques années!), même si ce n’est évidemment pas le plus compétitif.
Bonjour Matthieu,
Je pense que vous vouliez dire « coupons courus »…
Bonjour Bruno, exact je corrige merci 🙂
Bonjour Gérard,
Je ne pense pas que vous ayez investi dans des obligations d’état mais plutôt dans un produit structuré qui lui est basé sur des obligations d’état.
Si vous sortez avant l’échéance des 5 ans, vous revendez à la valeur du marché, c’est tout. Vous ne touchez aucun coupon. Tout doit être décrit dans la note/le prospectus que la banque a dû vous donné au moment de la souscription.
*donner
ok merci Bruno
Bonjour Matthieu,
Je me permets d’avoir quelques commentaires
Il y a les obligations et les obligations ! Les obligations d’état très sûres notées AAA (Suisse, Allemagne) ou AA (USA, France) vs les obligations d’entreprises moins sûres BBB voire BB (non-investment grade).
L’ETF PFF a 50% des holdings BBB et 25% BB, donc on va le comparer avec l’ETF USIG (US Investment grade Corporate bond).
Sur un backtest de 1985-2023, PFF a une performance annualisée légèrement supérieur 9.9% vs 9.2%, mais un max drawdown très mauvais -54% vs -20%, donc un rendement ajusté au risque très inférieur Sharp ratio 0.29 vs 0.45. (Les données respectives des marchés d’action (S&P 500) sont 15.2%, -48%, et 0.60).
Les raisons de la sous-performance du PFF s’expliquent par son risque de crédit, sa volatilité importante, et une forte corrélation au marché action (+0.6)
A mon avis, les actions apportent la performance et les obligations – la stabilité (la protection contre la baisse max drawdown). Un portefeuille équilibré actions-obligations 60/40 donne une performance 12.6%, un max drawdown -28%, et le meilleur Sharp ratio 0.66 ! Pourquoi se priver ? 🙂
*backtest 2007-2023
Je pense qu’un des meilleurs courtiers pour acheter des actions préférentielles (comme pour les obligations en USD) est Interactive Brokers.
Et personnellement, ce que j’apprécie dans Interactive Brokers, c’est que pour investir en USD par exemple, on a en fait une sorte de sous-compte devise en USD. Donc si on garde les dividendes d’action ou intérêts d’obligation pour les réinvestir, on ne repaye pas les frais de change.
Après, c’est comme Degiro, il n’y a pas d’IFU, donc il faut se débrouiller avec les rapports (plus (voire trop) détaillés que ceux de Degiro, il faut un peu de temps pour les comprendre au début)
Le gros problème avec ces courtiers, c’est qu’on est hors la loi. En effet, on doit théoriquement s’acquitter chaque mois de la CSG sur les dividendes perçus (oui oui il faut envoyer chaque mois un chèque aux impôts !). Et généralement, avec ces courtiers, on ne paye la CSG que lors des impôts donc une fois par an. Si les montants sont faibles, vous pouvez vous mettre d’accord avec votre caisse des impôts. Mais sinon, vous êtes en théorie sanctionnable…
Pareil pour Degiro non? personnellement je déclare une fois par an
Oui tous les courtiers étrangers. Je déclare aussi une fois par an mais c’est normalement répréhensible
Je vois que PFF est référencé chez Saxo banque, courtier domicilié en France et qui fournit un ifu. Serait on dans la même situation ?
Bonjour
Cela n’a rien à voir avec l’IFU ou la domiciliation du courtier. C’est théoriquement une règle Européenne. Seuls les ETF UCITS sont autorisés àn être commercialisés en Europe pour les investisseurs particuliers.
En revanche les investisseurs considérés comme professionnel y ont accès (mais il faut remplir plusieurs critères, notamment la taille du portefeuille, le nombre de transactions à fort montant etc…).
Visiblement mon courtier donne le message d’alerte mais ne bloque pas. Tantmieux 🙂
Mare des interdits…
Oui, je sais… Et ce n’est pas uniquement pour s’acquitter de la CSG mais aussi pour l’IR (prélèvement forfaitaire).
En 2023, j’ai eu un « mini-contrôle » suite à une déclaration corrective (demande de justification des corrections) et on ne m’a rien dit.
Bonjour,
votre article a très bien présenté cette classe d’actif, qui reste malheureusement peu accessible ( seul IBKR donne un accès quasi illimité aux actions préférentielles ).
Si je puis me permette, il y a 3 points importants concernant les actions préférentielles :
Bonjour
En effet les dividendes des MLP sont défavorablement fiscalisés en France avec 37% de taux. Il est théoriquement possible de récupérer ce montant mais il faut écrire au fisc US, je vous laisse imaginer la pénibilité…
Concernant la taxe si la pref est called, j’ai déjà entendu ce problème (et averti dans l’article de référence qui est joint à celui-ci). Néanmoins, je ne sais pas réellement si cela dépend du gouvernement Américain ou d’une erreur des courtiers… mais c’est sur que 15% sur tout le capital ça fait mal…
Dans le doute, c’est aussi la raison pour laquelle j’ai préféré prendre PFF qui n’a pas de call date (et qui biensur est par définition très diversifié)
Pour les 15% de retenue lors de la vente, c’est possible que ce soit un problème avec le courtier en effet.
La fiscalité US pour les MLP devient confiscatoire, il y a même une nouvelle retenue à la source de 10% pour les PTP ( Publicly Traded Partnerships ) et tenez-vous bien : elle est appliquée sur le montant total de la transaction, lors d’une vente. ( si vous vendez 20 actions à 30$ chacune, vous aurez une taxe US de 60$ : 20 * 30 * 10% ).
Merci
Bonjour Matthieu, Fred et tout le monde !
35ans.
Mon allocation, 60% actions sur PEA/CTO/AV, 40% sécurisé.
Je possède une AV Linxea Avenir avec 250k en fonds € (réservés pour un apport immobilier, et non pris en compte dans ma répartition 60/40).
Bonjour,
Le taux annoncé ce jour sur Suravenir Rendement est l’un des plus bas du marché, et pas de fonds monétaire disponible… seulement un pis-aller, Rco Conviction mais avec une part de risque…
Je suis franchement dépité.
De nombreux internautes sur divers sites craignent déjà une forte décollecte, donc peu de rentrées pour acheter de nouvelles obligations… bref, il semblerait pertinent de partir pour un autre contrat.
Mais quand je sais que j’aurais pu avoir 3% sur de nombreux autres contrats ou un fonds monétaire (en déduisant les frais de gestion)…
L’achat immobilier devrait se faire d’ici 3 ans.
Je suis perdu !
Merci de m’avoir lu.
Bonsoir Zak
Pourquoi êtes vous perdu ?
La part « défensive » d’un portefeuille, qui peut par exemple être constituée par des fonds euros en assurance vie, NE SERT PAS A FAIRE DE LA PERFORMANCE !
Si on veut de la performance, on augmente son allocation aux actions, ce qui entraîne un risque supplémentaire.
Dans la partie défensive d’un PF, on réduit le risque, donc on réduit le rendement, c’est aussi simple que ça.
Ces 250k€ en fonds euros, est ce que ça change FONDAMENTALEMENT quelque chose pour un apport immobilier que vous ayez eu 2.2% en fonds euros plutôt que 3% cette année. J’en doute …
Le placement d’un apport immobilier, il doit être 100% safe, et c’est le cas en fonds euros.
Ça doit être liquide, ça l’est l’est.
Et c’est tout.
Se prendre la tête à cause de quelques dixièmes de % en moins par rapport à d’autres contrats, je ne comprends pas la logique puisque vous n’avez pas « besoin » de performance sur la partie « sécurisée » de votre portefeuille, car elle doit être sécurisée.
Pour ma part, que les fonds euros de mes AV fassent 2.5%, 3.0% ou 3.5%, c’est le dernier de mes soucis. Ce que je veux de mes fonds euros, c’est qu’ils ne baissent pas, soient liquides et disponibles à tout instant, et qu’ils soient si possible pas trop loin de l’inflation. C’est leur rôle, pas celui d’apporter de la croissance au portefeuille.
La morale de cette histoire, s’il doit y en avoir une : il faut diversifier ses contrats d’AV, et c’est ce que je fais avec plusieurs contrats chez plusieurs assureurs différents.
Et la deuxième : à posteriori, vous trouverez toujours un contrat, un placement, un portefeuille qui a fait mieux que le votre.
Moi aussi, quand je sais que j’aurais pu être déjà à la retraite en faisant all in sur LQQ en 2009, je suis perdu (je blague) ! Mais c’est la vie …
Bonsoir Fred,
Pas forcément en 2009, tous les ans 2010, 2011, 2012,…2023 sont aussi bons. L’aversion au risque est votre problème 🙂
Bonjour Nasdaq
Avec un portefeuille à plus de 90% en ETF actions à ce jour, je ne pense pas que l’on puisse dire que j’ai une forte aversion au risque.
Mais je suis conscient que la pire des choses pour un investisseur, c’est de vendre en panique en bear market, et donc je ne souhaite pas en rajouter une couche avec des ETF leviers. Je ne me sentirai pas capable de voir mon PF varier de plusieurs centaines de milliers d’euros en quelques mois. Je n’ai aucun problème avec ça, je l’ai déjà exprimé, à chacun de fixer ses limites.
On se sent toujours « fort » dans un bull market de long terme.
J’ai vécu 2008/2009 (même si j’étais faiblement investi à l’époque), et je peux vous dire que bien des certitudes ont volé en éclats à ce moment là.
Il viendra à nouveau un jour, où les marchés baisseront de 40%/50% ou plus sur plusieurs années. Voir son PF décimé (certes temporairement) de plus de 80% à cause du levier c’est une chose que je ne peux plus accepter vu mon âge et mes objectifs d’arrêter mon emploi salarié à moyen terme.
Les finances personnelles, c’est personnel : aucune solution « type » n’est applicable à tout le monde, il y a trop de paramètres qui rentrent en jeu.
Bonjour Fred,
Si on a un salaire stable de 50k/an, une pension de retraite 30k/an, un système de santé presque gratuite, votre allocation des actions n’est pas 90% mais peut-être 50% aux normes anglo-saxones 🙂
Effectivement Nasdaq, il y a « débat » sur le fait de compter comme actif « sûr » du PF tout ce qui est à venir et stable : le futur salaire, la future pension, la sécurité sociale. Si on « valorise » tout ce flux futur « sûr » à la partie défensive du PF, on peut vous avez raison accepter une très forte allocation en actions à l’instant t.
Cette position est défendue notamment par Charley Ellis qui est pour une allocation maxi en actions car tout ces revenus « à venir » sont compter en partie défensive du PF.
Je continue pourtant à ne pas être si extrême, il y a la théorie, et la pratique, et les émotions entre les deux.
Bonjour Zak
Rien à rajouter en plus des propos de Fred, à part quelques remarques liées aux biais Français (mais cela dépendra aussi de votre situation évidemment).
– Pourquoi vouloir mettre 250k€ d’apport dans la RP ? tout dépend de son prix bien sur mais cela me semble être un apport très élevé. Même avec des taux à 4% un placement boursier rapportera plus que les intérêts courus sur 20 ou 25 ans. Par ailleurs, si les taux baissent, d’ici 3 ans le taux d’emprunt sera surement bien plus bas
– Comment pouvez vous affirmer « achat dans 3 ans » ? En général on ne sait pas forcément autant à l’avance la date exacte d’un achat immobilier (sauf cas particulier).
Bonjour Matthieu.
Impossible pour moi d’acquérir l’ETF PFF sur mon CTO DE GIRO.
Auriez-vous la gentillesse de m’indiquer comment faire ?
J’en profite, à J-2, de vous souhaiter le meilleur pour vous et vos proches.
Je vous remercie à nouveau pour tout ce que vous faites pour nous.
Elisabeth
Bonjour Elisabeth
C’est normal car comme expliqué c’est un ETF Américain non UCITS donc non négociable théoriquement pour les investisseurs Européens particuliers (seulement pour les professionnels). Degiro bloque donc l’achat.
J’ai acheté les titres chez mon autre courtier (CA Investor Integrale) où j’ai un message d’alerte qui n’est pas bloquant, et tantmieux.
Comme d’habitude en Europe on aime les interdits, les règles lourdes…
Bonjour Mathieu. Merci pour votre réponse.
J’ai l’opportunité de faire l’acquisition de cet ETF Shares Preferred and Income Securities ETF (PFF) sur ETORO.
Je vais probablement me lancer.
Pensez-vous qu’il existe une « version » HEDGED de cet ETF.
Je souhaiterais me préserver d’un changement de ration DOLLAR/EURO pour cet investissement.
Merci pour tout ce que vous faites.
Cordialement,
Elisabeth
Bonjour Elisabeth
Pas à ma connaissance, mais pourquoi vouloir à tout prix vous couvrir du change ? La couverture a un prix annuel non négligeable qui réduit la performance, et le dollar est une devise plus solide que l’euro.
Bonjour Matthieu, je souhaiterai investir 25 000€ dans un PEA pour du long terme (au moins 15 ans). J’avais pensé à mettre 80% dans un ETF world et les 20% restants sur l’etf LYXOR STOXX EUROPE 600 HEALTHCARE. Que penses-tu de cette allocation. Par ailleurs me conseilles-tu de déposer directement les 25 000€ sur les deux ETF ou bien d’investir un peu chaque mois pendant un an jusqu’à arriver aux 25 000€ ? Merci d’avance,
Bonsoir Jérémie
Pourquoi vouloir particulièrement mettre 20% dans l’ETF Europe santé ? Personne ne sait si sur le long terme il surperformera le World. La diversification est également moyenne, puisque les 4 premières lignes de l’indice pèsent presque pour 60% de l’ETF. C’est l’un des problèmes en Europe, il y a dans chaque secteur 2-3 BigCaps de taille internationale puis plus grand chose derrière.
Concernant la deuxième question, personne n’a la réponse malheureusement. Si la bourse monte, il vaut mieux tout mettre d’un coup. Si elle baisse, il vaut mieux lisser sur un an, mais ça, personne ne peut le savoir.
En revanche, si vous débutez dans l’investissement, je pense que le mieux serait d’y aller progressivement pour vous habituer à la volatilité des marchés boursiers. Allez y donc progressivement sur un an par exemple, comme ça les écarts quotidiens en € monteront graduellement. C’est la meilleure solution pour ne pas s’effrayer et pour apprendre psychologiquement à gérer des écarts importants chaque jour.
Bonjour Matthieu, et merci pour votre réponse bien détaillée.
J’ai bien pris note de vos remarques. Dans quels ETF me conseillerez vous d’acheter alors et dans quelles proportions ? Sinon je pensais investir les 20% sur un secteur plus dynamique pour booster les performances par exemple sur un ETF Nasdaq ou bien ETF Russel 1000 ?
Merci,
80-20 entre World et Nasdaq me semble en effet un bon compromis. Ou 80-20 entre World et Émergents