Avec le retour de l’inflation et la remontée des taux d’intérêts, beaucoup de questions se posent sur l’influence respective qu’ils ont sur l’évolution du marché boursier et des conséquences que cela pourrait entraîner.
Nous allons donc essayer de voir dans cet article comment l’inflation et la hausse des taux interagissent dans les résultats et la valorisation des entreprises.
Le retour de l’inflation et l’impact sur les entreprises
L’inflation se traduit par une hausse (momentanée ou non) des prix et du coût de la vie. Celle-ci peut avoir un impact économique différent selon si les salaires (et les bénéfices des entreprises) suivent ou non cette trajectoire.
Dans le cas où les salaires suivent l’inflation, le pouvoir d’achat des gens est conservé. Il y a donc moins de chance que cette inflation entraîne une récession économique puisque la consommation restera globalement identique. Les entreprises pourront également plus facilement répercuter les hausses de coûts sur leur prix de vente.
C’est donc le cas le plus favorable.
À noter également que le retour de l’inflation de ce type est globalement positif pour le remboursement de la dette des Etats. En effet, les taxes indexées sur les prix (comme la TVA par exemple) auront par conséquent des rentrées supplémentaires avec la hausse des prix, ce qui permettra de rembourser plus facilement la dette.
Le second type d’inflation est la plus impactante sur l’économie. C’est lorsque les coûts augmentent mais que les revenus ne suivent pas. Je pense à titre personnel que c’est malheureusement dans cette situation que nous allons nous retrouver en France, mais pas nécessairement aux US où les entreprises ont plus de marge de manœuvre pour augmenter leurs salariés. En France les entreprises payent beaucoup plus de taxes et de cotisations, elles auront donc plus de difficultés à trouver des fonds pour s’engager à augmenter massivement les salariés.
Dans cette situation, le pouvoir d’achat risque de diminuer et donc la consommation peut baisser. Les entreprises n’arriveront pas toutes à répercuter ces hausses de coûts sur leur prix. C’est là que les entreprises avec du pricing power jouent leur rôle défensif et sont les plus recherchées.
Ces entreprises, généralement avec des marques très fortes (par exemple le luxe, ou certaines marques alimentaires etc…) peuvent monter leur prix plus fort que la hausse des matières premières et donc finalement gagner plus d’argent avec l’inflation. D’autres secteurs ou marques sans moat (sans avantage concurrentiel) ne pourront pas répercuter les hausses de prix, leurs marges vont donc baisser. Ce sont ces entreprises qui subiront réellement l’inflation. Il n’est évidemment pas toujours simple de distinguer exactement quels seront les secteurs et entreprises touchés.
Personnellement, je suis convaincu que les actions sont le meilleur moyen de se protéger de l’inflation (pour celles de qualité avec un minimum de pricing power bien sûr) et que ce sont les principales avantagées de la création monétaire massive des banques centrales.
Elles peuvent facilement lever de la dette à taux zéro pour croître, et la hausse de leur cours suffit parfois pour introduire de nouvelles actions à des prix très avantageux pour certaines entreprises.
Contrairement à l’or ou aux matières premières qui ne rapportent rien, les actions génèrent des bénéfices (croissants dans l’idéal d’une année sur l’autre) et les entreprises pratiquent également les rachats d’actions, ce qui fait que leur quantité diminue chaque année (à la manière des métaux précieux comme l’or ou des ressources naturelles).
Selon moi, on retrouve ici tous les avantages dans la situation économique actuelle (sachant qu’en plus le but d’une entreprise est de répondre à un besoin, on a donc une vraie utilité du business contrairement à l’or).
L’impact de la hausse des taux d’intérêts sur la valorisation des entreprises
Lorsqu’on parle des hausses des taux, on sous-entend taux d’intérêt des obligations d’Etat, avec le taux US à 10 ans qui est la référence mondiale.
On peut voir que la tendance est à la baisse depuis plusieurs décennies :
Dans le cas d’une éventuelle hausse des taux, il y aura 2 impacts à prendre en compte :
- La dette aura un poids plus important
Les entreprises endettées auront plus de difficultés à rembourser leur dette puisque la charge d’intérêts sera plus élevée. Il faut bien comprendre qu’à échéance les entreprises ont tendance à rembourser leur dette avec de la nouvelle dette (on dit qu’elle la font rouler). Dans le cas d’une hausse des taux, elles rachèteraient donc de l’ancienne dette à faible taux avec de la nouvelle dette à taux plus élevé. La charge (montant d’intérêts payé chaque année) sera donc plus élevée, ce qui laissera moins de marge de manœuvre à l’entreprise pour investir. Or une entreprise qui passe plus de temps à rembourser sa dette qu’à investir aura donc une croissance plus faible, le business sera donc impacté. Elle pourra également faire faillite si elle est dans l’incapacité de rembourser sa dette (si ses cash-flow sont inférieurs au coût de la dette).
- La valorisation des entreprises est impactée par le niveau des taux
Les taux d’intérêts sont utilisés dans la méthode de DCF (discounted cash-flow) qui est la plus utilisée par les analystes financiers pour estimer le juste prix d’une société. Ils ont donc un impact direct sur la valorisation des entreprises.
Cette méthode consiste à actualiser les cash-flow futurs des entreprises en se basant sur les taux d’intérêt pour donner une valorisation. Plus les taux sont bas, plus les cash-flow futurs compteront dans la valorisation (donc favorise les entreprises de croissance qui ont peu de cash-flow présents et beaucoup de futurs). À l’inverse, quand les taux remontent, les cash-flow futurs comptent moins donc la valorisation des entreprises de croissance est immédiatement revue à la baisse, ce qui généralement entraîne la baisse de leur cours de bourse (puisqu’on achète ces entreprises pour les cash-flow futurs).
Cette méthode part du principe qu’un euro d’aujourd’hui vaut plus qu’un euro de demain (il est grignoté par l’inflation et pourrait prendre en valeur sans risque avec un placement obligataire indexé sur les taux).
Les principales variables sont donc (1) la croissance et (2) le rendement obligataire. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez vous amuser avec la feuille Excel conçue par l’économiste Américain Damodaran. Vous pouvez modifier les différents paramètres pour calculer un nouveau prix avec la méthode DCF.
Vous aurez donc compris qu’en cas de remontée des taux, les entreprises les plus touchées seront les moins qualitatives, avec une faible rentabilité actuelle (elles auront donc peu de cash-flow présent), et avec de fortes projections de croissance future mais incertaines (les cash-flow futurs sont incertains selon la probabilité de croissance de l’entreprise).
C’est la raison pour laquelle je me suis séparé récemment des entreprises les plus spéculatives que j’avais en portefeuille car elles seront les plus impactées (si la croissance n’est pas au rdv les cash-flow futurs ne vaudront rien, et comme il n’y a pas de cash-flow présents non plus la valorisation chutera très fortement).
À l’inverse, je pense qu’il faut privilégier les actions les plus qualitatives qui sont déjà fortement rentables (donc beaucoup de cash-flow présent), et qui ont une croissance la plus prédictible possible de manière à ce que les cash-flow futurs soient le plus pérenne possible. La remontée des taux devrait avoir un impact assez faible sur ces entreprises.
Néanmoins il faut bien comprendre qu’on parle ici de valorisation instantanée, donc finalement d’un changement de paradigme court terme (on dit par exemple que ce qu’on achetait à un PER de 30 doit valoir maintenant 25 avec la hausse des taux, ce qui ferait chuter le marché de 15% dans cet exemple).
Ensuite, si la croissance de l’entreprise est toujours là, le cours de bourse devrait suivre cette croissance après le recalage. On note par ailleurs que le cours de bourse se réajuste selon une nouvelle valeur des taux, mais que ce réajustement n’a rien à voir avec les fondamentaux de l’entreprise qui sont restés totalement inchangés !
On parle donc ici d’un impact ponctuel sur le cours de bourse mais pas définitif.
Date Publication : 06/11/2021
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Bonjour Matthieu
Article très passionnant, ce sera intéressant d’utiliser la méthode DCF pour calculer la valeur d’une entreprise.
En ce qui me concerne je pense que le marché actuel est très fortement valorisé et la moindre étincelle le fera baisser drastiquement, ce qui ne serait pas un mal, d’une manière générale quand je regarde les courbes historiques du DOW, Nasdaq, CAC, on est suite au covid sur une montée spectaculaire, non fondée réellement par une croissance exponentielle du cash flow des entreprises, du -30% au USA et -20% en France ne serait pas complètement anormal dans la linéarité de chaque courbe, c’est vrai que je regarde énormément la linéarité d’une courbe, mais elle ne me trompe que rarement.
Bien entendu c’est uniquement mon avis et il est pour moi une vue générale et non valeur par valeur.
Reste ensuite à savoir quand? et ça personne bien sur ne le sait, je m’amuse donc annuellement à regarder quelles seraient mes pertes réelles si le marché dévissait de 30%, actuellement je suis à +25% étant rentré un peu tard, je me dis donc qu’avec 5% supplémentaires, je serais à peu près à l’abri, avec bien sur comme tu l’as dit des valeurs de qualité.
Le plan et je dirais les plans de relance (infrastructures, Energies renouvelables et social) au USA font que la grosse correction pourrait attendre encore un peu.
Aurais-tu de nouvelles valeurs pour lesquelles tu devrais t’en séparer au regard de ton analyse ci-dessus?
Bon week-end
Bonjour Gérard,
Personnellement je n’utilise pas le DCF car il faut être capable d’une part d’estimer les cash-flow futurs et lointains (c’est déjà de la divination) ainsi que d’anticiper les mouvements des taux, qui n’ont rien à voir avec les fondamentaux des entreprises. Je ne suis pas à l’aise que des choses qui ne touchent pas aux fondamentaux d’une entreprise arrivent à remettre en cause son prix (les deux facteurs du prix d’une action est sa croissance moyenne à long terme ET le niveau des taux).
Je ne pense pas que le marché est si sur-évalué que ça. Il faudrait le retraiter du niveau des taux d’intérêts ainsi que des prévisions de croissance des entreprises. Si on regarde par exemple le S&P500 avec son PER vs PER moyen on est sur-évalué. Maintenant si on regarde le PEG (PER/croissance) on l’est déjà beaucoup moins, et si on regarde PEG/niveau des taux on ne l’est peut-être pas ! Mais aucun graphique ne trace ça à ma connaissance.
J’ai en effet encore quelques valeurs en portefeuille un peu spéculatives mais j’attends leur reprise pour m’en séparer (Hypoport, BHG group et quelques autres).
Bonjour Matthieu,
Merci pour cette article fort enrichissant.
Concernant les entreprises pratiquent les rachats d’actions, j’ai toujours pas compris l’intérêt des l’entreprises et des l’actionnaires?
Au plaisir de vous lire.
Gregory.
Bonjour Grégory,
Quand une entreprise rachète ses actions, elle les détruit ensuite. Il y a donc moins d’actions en circulation pour autant de bénéfices. Chaque action contient donc plus de bénéfices qu’avant, ce qui a tendance à faire monter le cours de l’action (les actions se raréfient). C’est donc positif pour les actionnaires. Ça permet également aux entreprises d’afficher de la croissance du BNA même si pas de croissance réelle du résultat à cause de la variation du nombre d’action, et donc ça embellit les chiffres publiés
Bonjour Matthieu,
Merci beaucoup pour ton article et ta pédagogie.
Un point qui n’est pas clair pour moi :
– Quel est le lien entre Inflation et Hausse des taux ?
– La valorisation des cash flows futurs est donc impactée par l’inflation et hausse des taux ? (deux effets differents si j’ai bien compris : inflation = euro futur moins valorisé, hausse des taux = moins de cash flow car plus de dettes))
Merci !
Dominique
Bonjour Dominique,
Il n’y a pas vraiment de lien entre variation des taux et inflation. Si on regarde les 10 dernières années par exemple les taux ont baissé de manière quasi linéaire alors que l’inflation n’a pas trop bougé à 1-2%/ an.
Hausse des taux ne veut pas dire moins de cash-flow futur mais que la prise en compte de ces cash flow aura moins de poids dans la valorisation des entreprises
Bonjour à tous,
Il me semble qu’il y a quand même un lien entre inflation et variation des taux d’intérêts. La montée de l’inflation a deux effets:
1)Elle entraine automatiquement la montée du taux sans risque sur lequel les banques vont positionner les leurs (taux des banques= taux sans risque + marge de la banque). Cela implique comme le dit Matthieu dans son article une hausse des charges d’intérêts pour les entreprises.
2)Elle ralentit voir stop le QE des banques centrales car celles-ci ajustent ce QE pour obtenir une inflation de l’ordre de 2% (zone de taux réputé le meilleur pour l’optimisation des rouages de l’économie). Du coup si l’inflation dépasse trop longtemps leur cible des 2% alors il n’y aura plus de QE. Enfin, Si le QE baisse il y aura à la fois une baisse de la valorisation des actifs (moins de liquidités sur les marchés) et un doute sur la capacité des états à rembourser leurs dettes puisque le risque sur les dettes reposera de nouveau sur des créanciers privés (et non plus racheté en seconde main par les banques centrales).
Pour rebondir sur ta réponse par rapport au rachat d’actions : Certes le BNA augmente. Mais la trésorerie diminue. La tréso est également prise en compte dans la valorisation d’une société non?
J’ai du mal à voir la valeur créée par cette démarche.
On valorise plutôt une entreprise selon sa capacité annuelle à dégager des bénéfices ou du cash, via un multiple (le PER notamment qui est l’indicateur le plus regardé des investisseurs, à tort ou à raison) plutôt que son stock de trésorerie qui ne rapporte rien. On le retraite généralement (par exemple en calculant l’enterprise value au lieu de la capitalisation) mais ce n’est pas ce qui joue à l’ordre 1. Imaginez que l’entreprise dégage 10M€/an avec 10 actions. Chaque action représente 1M de benef, donc en tant qu’actionnaire c’est votre propriété, si demain le nombre d’actions est divisé par 2 mais que l’entreprise gagne toujours 10M, votre action aura 2M de bénéfices (et vous toucherez 2 fois plus de dividendes)
Les cryptos ont elle leur mots à dire dans un portefeuille d’investisseur ? d’après toi.
Je prépare un article sur le sujet qui arrivera bientôt 😉
Calculez, si vous aviez acheté 100 euros de bitcoin il y a dix ans, combien de millions vous auriez aujourd’hui.
Vous avez votre réponse…
Certes mais ces 5 actions, il faut les racheter 5M€. Donc 5M€ de bénéfices.
1M€ par action restante.
Il y a sans doute un loup et je ne comprends pas totalement la démarche.
A par cela, merci énormément pour votre travail. C’est bien plus intéressant de vous suivre que de lire les ouvrages les plus tendances sur l’investissement.
Les commentaires de vos lecteurs sont également très appréciables.
En somme, merci à tous.
On valorise une entreprise dans sa capacité a créer des bénéfices dans le futur. Les stock de trésorerie passés sont peu valorisés puisqu’ils ne produisent rien. On peut aussi voir le gain financier de l’entreprise : elle ne versera plus des dividendes toutes les années futures sur les actions rachetées. Elle y gagne donc sur le long terme
Bonjour Matthieu,
Merci pour ce nouvel article fort intéressant et qui vient compléter la vidéo du jour de Xavier Delmas sur Zonebourse 😉
Bon dimanche
Bonjour Matthieu !
Un grand merci pour cet article qui – j’ai l’impression (peut-être a tord) – peut faire suite à un de mes précédents commentaires ? 🙂
C’est vraiment super sympa de nous éclairer sur le sujet ! Pour ma part, ta réponse m’avait déjà plutôt convaincu. Merci pour les précisions supplémentaires. J’en retiens qu’une remontée des taux doit nous pousser vers les entreprises pouvant augmenter durablement leur prix sans diminuer leur attractivité. Pour les autres, le risque d’une remontée devrait clairement (si ce n’est pas déjà fait) impacter leur cours de bourse.
Merci merci merci !!!
Bonjour Julien,
En effet 😉
Quand la question est pertinente et que je pense que beaucoup de gens se posent la même question je fais parfois un article sur le sujet. C’est aussi ma manière d’écouter les demandes et propositions des lecteurs.
Merci Mathieu pour cette analyse toujours pertinente ….
Qui peut donc, augmenter les prix en tout en restant attractif ?
Les biens de nécessité et de consommation essentielle ?
Le luxe ?
Bonne journée
Sandra
Bonsoir
Je pense que la question à se poser pour obtenir la réponse c’est: qu’est ce que nous sommes obligés de consommer impérativement quel que soit le prix?
La réponse est, en gros, se nourrir (conso non cyclique) se déplacer (énergie) et se chauffer, s’éclairer etc.. (utilities)
en cas de forte inflation et de remontée des taux ces secteurs devraient être privilégiés je pense
Je rajouterais également à la réponse de Gérard le secteur de la santé (notamment pharma) qui peut aussi monter ses prix (même si les agences mondiales de la santé peuvent faire pression). Mais sinon alimentation, bien d’hygiène, énergie, produits de luxe, immobilier…
Bonjour Matthieu,
Je sais que vous n’êtes pas fan des obligations en ce moment, mais pour tenter de capter un peu de performance à moindre risque j’ai investit récemment sur l’ETF iShares China CNY Bond UCITS (CYBA) : le coupon est à 3%. Il y a en plus l’opportunité de gagner (ou perdre…) avec le taux de change. Je parie donc sur l’affaiblissement de l’euro vs le yuan (le Chine ne faisant pas fonctionner la planche à billets). Sur l’année, l’ETF est à +8%. Je considère cette poche obligation comme réserve de liquidités à CT/MT (le cash ne rapportant plus rien), pour d’éventuels projets ou renforcement de la poche actions en cas de Krach.
Par contre, j’ai quelques doutes à propos la liquidité. J’ai regardé plusieurs jour de suite le carnet d’ordres, et je vois à chaque fois un seul ordre de vente (idem pour l’achat). Je ne comprends pas, le volume est > à 80 000 titres et le Net asset of fund (= l’encours ?) > à $12 Mrds. Est-ce que je risque d’avoir du mal à me débarrasser des titres ?
Pouvez-vous éclairer ?
Merci.
Bonjour Alaric,
Je ne sais pas, peut-être que le carnet d’ordre n’est pas à jour. Le mieux étant le site d’Ishares qui donne de mémoire les volumes moyens (mais je me trompe peut-être).
Personnellement je déconseille les obligations Chinoises. Prendre des risques pour gratter 3% n’est franchement pas la meilleure idée selon moi. Il faut bien se dire que la devise est complètement trafiquée par le PCC et que si demain ils veulent faire chuter le yuan ils le feront sans hésitation. C’est un pays communiste donc toujours être méfiant…
Merci pour votre avis Matthieu.
Je lis cependant par endroits que l’Europe est devenue communiste (impression monétaire éhontée, taux directeurs trafiqués donc faux prix des actifs), et la Chine devenue capitaliste où on laisse mourrir les entreprises zombies (création destructrice du capitalisme).
Effectivement, le CNY a un peu baissé, mais surtout par rapport au USD. Je ne sais pas si c’est artificiel ou non. Plutôt à mon avis lié à la crise Covid qui a repris en Chine, les investisseurs s’éloignant de la devise.
Par ailleurs, ce qui me dérange avec les fonds côtés en USD mais non exposés à cette devise, c’est qu’on a dû mal à mesurer leur performance. Ex. pour iShares China CNY Bond UCITS (CYBA), la courbe descend dramatiquement depuis fin mars, mais c’est juste l’impact de la conversion technique CNY-USD, non pertinente pour un européen. Le cours CNY-EUR étant lui plutôt stable, la valeur du fond l’est donc aussi pour nous. Donc difficile de se faire une idée de la performance de ces fonds en regardant l’historique des courbes… vous me suivez ?
Bonjour Alaric,
Certes l’Europe devient communiste (la France en nº1), mais la Chine n’est clairement pas capitaliste, sinon le gouvernement ne chercherait pas à couler leurs entreprises comme actuellement avec des bâtons dans les roues pour « le bien de la nation ».
Si un fond est coté en USD mais qui détient de l’obligataire chinois, il n’est pas réellement coté en USD, c’est simplement chaque jour une conversion CYN USD. Et ensuite sur votre compte tout est reconverti en euro. On a donc CYN -> USD et USD -> EUR
Le dollar est donc muet in fine et ce qui drive la perf est bien CYN / EUR. Mais en effet c’est difficile à lire sur les ETF, mais c’est ce qui tombe in fine dans votre portefeuille