Avec la baisse récente des marchés et la volatilité, cet article à portée métaphorique et philosophique aura pour but de tenter de redonner le moral à certains et de bien comprendre que malgré la baisse, c’est un passage inévitable dans toute carrière d’investisseur.
Nous verrons qu’il est impossible de gagner à tous les coups, ce qui permet vraiment de gagner le Tour, c’est le fait de tenir avec persévérance, à chaque étape.
Le cycliste, la vie et la bourse
Nous sommes actuellement dans une période baissière sur les marchés, avec beaucoup de volatilité. C’est finalement assez proche du cycle de la vie sur Terre, avec des hauts et des bas, inévitables.
En tant que spectateur, nous ne pouvons que suivre ce cycle, sans vraiment pouvoir y changer quelque chose, il faut l’accepter.
Prenons l’analogie du monde du cyclisme, et appliquons-le à la bourse, vous allez progressivement capter l’idée.
Il faut bien comprendre qu’il est impossible de gagner à tous les coups, et que ce qui compte vraiment est la régularité et la résilience aux événements. Il faut s’en sortir mieux que la moyenne dans toutes les situations, sans forcément être le meilleur dans chacune.
- Tout d’abord, nous avons le Sprinteur (qui peut être représenté par les actions de croissance).
C’est un profil très incomplet, qui s’en sort bien quand globalement la vie (et les marchés) fonctionne sans problème. On est sur du plat, l’objectif est juste d’aller vite, plus vite que les autres. Quand la route est lisse et droite, il écrase les autres sans difficulté. Il peut prendre des raccourcis efficaces, c’est lui qui va le plus vite dans ces situations.
On pourrait facilement être tenté, surtout lorsqu’on est jeune d’être un Sprinteur. Souvent impatient, avec une vision peu expérimentée des choses, on s’imagine qu’il suffit d’arriver le plus vite possible à la ligne d’arrivée. On ne voit que le plat, notre terrain de prédilection, et il semblerait que ça soit la meilleure option dans cette situation.
Néanmoins, la vie n’est clairement pas toujours plate, les marchés financiers non plus. Certes cela dure la plus grande partie du temps, mais dès qu’il y a des virages, des montées, du vent… le Sprinteur peut très vite perdre l’équilibre et tomber.
- Ensuite nous avons le Grimpeur (qui peut être représenté par des actions très défensives).
C’est également un profil incomplet. Très bon dans la montée et donc dans les situations difficiles, il a un profil résistant. Il ne panique pas dans les côtes, et préfère avancer lentement et sûrement, ce qui lui permet de mieux résister que les autres. Solide sur ses roues, il préfère ne pas prendre de risque et gravir les cols avec sa technique.
Néanmoins, lors des périodes d’accalmie et de route plate, il a tendance à très vite se faire rattraper par les autres. Heureusement pour nous, les périodes de stabilité sont théoriquement plus nombreuses que l’inverse.
Le Grimpeur arrive donc premier dans les étapes difficiles, mais au global il peut être loin derrière au classement général sur la totalité du Tour.
- Enfin, nous avons le maillot jaune (qui est représenté par un compromis, un savant mélange entre 1. et 2.)
On remarquera surtout que le maillot jaune n’est potentiellement ni le meilleur Sprinteur, ni le meilleur Grimpeur. Il peut d’ailleurs être maillot jaune sans même n’avoir gagné aucune épreuve !
Pour être maillot jaune, il faut donc trouver ce qui marche le mieux pour nous, dans toutes les situations. Il faut bien se rappeler qu’il est impossible de tout le temps gagner (dans les marchés haussier et baissier). Il est très rare de trouver des actions qui surperforment le marché dans les périodes haussière et baissière, on ne peut malheureusement pas toujours tout avoir.
Il faut donc trouver un compromis. Le critère de maillot jaune n’est pas unique, il est vraiment propre à chacun.
Certains seront par exemple des Sprinteurs endurcis, et arriveront à surmonter les difficultés de la montagne. D’autres seront des Grimpeurs rapides. Le plus important est de connaître ses forces et ses faiblesses, et d’arriver à en tirer profit.
Dans l’univers des actions, on pourrait par exemple chercher des actions de croissance, qui se comportent bien pendant les phases résilientes. En période haussière elles sous performeront peut-être les actions d’ultra croissance, mais se comporteront bien mieux en phase baissière.
Tout est donc dans le compromis, selon nos objectifs personnels et nos choix. Il faut donc avant tout chercher à bien se connaître soi-même, puis ensuite tenter d’aboutir à nos décisions. Il faut bien se rappeler que nous sommes tous dans des situations différentes (objectifs différents, patrimoine différent, degré d’aversion au risque différent, connaissances et temps à consacrer aux investissements différent…). Il ne faut donc surtout pas chercher à se comparer aux autres, mais appliquer ce qui nous convient personnellement.
Date Publication : 08/04/2022
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Bonsoir Matthieu !
L’analogie est intéressante. Pour le coup les gafam pourraient représenter des maillots jaunes dans ton exemple. Bon meta a bien chuté dernièrement mais pour les autres ça remonte assez vite à chaque bonne nouvelle tout en étant plus résiliant lors des marchés baissier. Je me trompe ?
Bonjour Rémi,
Oui la plupart des GAFAM peuvent être considérées ainsi, elles sont globalement résilientes, pas trop volatiles (sauf FB et a minima Apple que j’apprécie moyennement seulement). Elles se comportent donc bien en marché baissier, et survolent le marché dans les périodes haussières. Le fait qu’elles ne se payent pas à des valorisations exorbitantes aide aussi à leur défense lors des baisses.
Bonjour
Un peu de « mindset » dans un épisode boursier compliqué, cela ne fait jamais de mal !
Pour ma part, investisseur long terme pratiquement 100% indiciel, l’expérience m’a amené à la simple conclusion suivante.
Il n’existe que 2 états de marché :
– soit le marché sont en « ATH » (All Time High), et je suis content car je vois mon encours progresser.
– soit le marché est en « drawdown » (baisse plus ou moins marqué depuis le dernier ATH), et donc je suis moins content mais toujours un petit peu car j’achète pour moins cher, que ce soit avec mes contributions mensuelles où le rebalancing de mon portefeuille.
En général, dans la deuxième situation, un peu de « zoom out » sur les indices m’aide à garder le focus long terme et à relativiser le bruit ambiant sur les marchés. Et toujours garder à l’esprit, même si c’est difficile à l’instant, qu’en période d’accumulation dans la vie d’un onvestisseur, les bear markets sont une bénédiction. Quand on présente un graphe long terme, même à un débutant, il est « obvious » que les meilleurs moments pour acheter sont, à postériori, les fortes corrections. Sauf qu’en direct, c’est toujours difficile à faire : soit c’est trop haut et on ne veut pas surpayer, soit ça baisse fortement et on a peur car on pense que ça va continuer (et c’est pour ça qu’une simple règle de rebalancing dans son PF entre partie actions et partie obligations/cash est bien plus efficace que toutes les méthodes de market timing). Et c’est d’ailleurs pourquoi je me fait violence depuis 6 mois à acheter l’Asie et la Tech Chinoise : dans 5 ans, il sera évident que 2022 était un point d’entrée idéal pour ce marché, tout comme 2009 était le point idéal pour les US.
Fred
Bonjour Fred.
J’ai peut être tord mais ça ne semble pas si évident que ça concernant la Chine. L’annexion de Taiwan est annoncé pour 2027 par la Chine (Source le monde). Si les pays occidentaux sont prêt à mettre des sanctions similaires (ça reste à voir, les conséquences économiques ne seront pas les mêmes), est ce qu’on l’économie chinoise ne va pas en subir les conséquences ?
Il y a également les problèmes démographiques avec une population vieillissante, conséquence de la politique de l’enfant unique. Mais en effet le problème politique est le plus important, personnellement je n’y mets pas les pieds. Je préfère acheter des boites Européennes ou US qui vendent des produits en Asie en profitant de leur croissance.
Bonjour Fred,
Je suis globalement d’accord avec vous, sauf pour la Chine. On ne peut clairement pas faire des raisonnements par analogie avec ce marché, qui ne fonctionne pas comme une économie capitaliste et libérale. Si le PCC veut faire du protectionnisme et vous exproprier des titres, il le peut sans problème. Et là même si vous avez renforcé à la baisse, cela ne changera rien.
L’économie Chinoise est en croissance. Sur les 20 dernières années, le PIB a eu une croissance de 10-15% par an. Or leurs marché financiers ont eu une performance très en dessous, il y a donc une destruction de valeur pour les actionnaires.
Je n’avais pas orienté mon commentaire spécifiquement sur la Chine, mais puisque c’est ce dernier point qui fait essentiellement réagir, je vais essayer de donner mon point de vue (qui n’engage que moi):
– Est-ce la Chine peut être « sanctionnée » si annexion de Taïwan comme cela ce passe actuellement avec la Russie ? Peut être. Mais ça me parait très improbable. La Russie, qui ne pèse rien dans les marchés boursiers actuels (moins de 1.5% du MSCI EM) à la grosse différence de la Chine, est importante stratégiquement pour ses exportations d’énergies fossiles. Or le sens de l’histoire actuelle c’est de se passer de moins en moins des énergies fossiles. La Chine elle reste l’usine du monde (j’ai encore commandé hier des câbles informatiques qui viennent de Chine), je ne vois pas comment nous pourrions nous en passer à moyen terme, et rien que son marché intérieur (certes vieillissant) en fait un pôle économique majeur. Mais bon, ne faisons pas de prédictions.
– De tous les pays dits « émergents » (ou du moins classés comme tels), la Chine est pratiquement le seul qui a une monnaie « forte » et sur laquelle le risque de dévaluation à long terme est limité. En ce qui concerne la diversification en devises d’un portefeuille, avec le dollars, l’euro, le yen (et peut être la livre), le yuan me semble être le seul choix raisonnable.
– Oui l’Asie et la Chine font partie de mon portefeuille, mais l’allocation est « mesurée » : avec un poids allant globalement de 15% à 20% de la part actions de mon PF, cela suffit à faire une source de diversification sans amener trop de risque.
– Risque politique : oui, c’est vrai, et c’est bien d’ailleurs pour ça que la Chine est toujours classé en « émergents » (la régulation et l’interventionnisme étant des critères). Mais cet aspect là est dans les cours, il est maximum depuis une grosse année maintenant et vous n’aurez pas manqué de remarquer que dès que le gouvernement chinois à lâché un peu de lest sur les contraintes et le listing de certaines valeurs aux US, les indices asie/chine ont fortement rebondi (c’était à la mi-mars). Il me semble que la situation ne peut que s’améliorer de ce côté là, le gouvernement chinois n’est pas fou, les chinois sont un peuple de joueurs/investisseurs qui ont beaucoup d’actions, il ne faut pas « tuer » ce générateur de richesses.
– Biais de « récence » : oui c’est vrai, les US ont été « the place to be » depuis une grosse dizaine d’année … ce n’était pas le cas la décennie précédente (alors que les marché émergents, Chine comprise, l’étaient) … dans les années 90, c’était les US … mais dans les années 80 c’était plutôt le Japon et l’Europe. Comme je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir, et personne ne le sait, je me dois de parier sur tous les chevaux. Bien évidement qu’il faut avoir des actions US en portefeuille, mais faut-il pour autant ne pas avoir d’actions Chinoise ? Je pense que c’est une erreur … et pas besoin de remonter très loin : en 2020, année de la pandémie, le MSCI World (à 70% US) a fait 7%, EM Asia a fait 18% (et les A Shares Chinoises ont fait 33%). Cette année là, je n’ai acheté que des indiciels actions US et World. En 2021/2022, je n’achète pratiquement que des indiciels EM/Asie/Chine. C’est le principe même de la diversification d’un portefeuille : en fonction des zig/zag du marché, il faut porter sa contribution là où c’est le plus pertinent et accepter que toutes les composantes ne soient pas toujours au top (et c’est justement parce qu’elles sont décorrélées qu’au final le rendement/risque est meilleur).
Bien à vous.
Bonjour Matthieu,
Aurais tu un avis sur l etf suivant. Je le trouve plutôt intéressant pour la santé n ayant que genmab et revenir en portefeuille https://www.wisdomtree.com › etfs
WDNA – WisdomTree BioRevolution Fund merci tes avis et tes partages. Bien Cordialement Arnaud
Bonjour Arnaud,
Tout d’abord, j’ai l’impression que l’ETF n’est pas UCITS donc non accessible à l’Europe. Ensuite, sur la composition, rien de spécial a priori, c’est assez proche d’un MSCI World Healthcare sector, sans trop de biais de pondération. Il y a quandmême quelques intrus, je ne comprends pas bien : Verbio (qui fait du biocarburant) et Archer Daniel (agriculture).
Au global pas beaucoup d’intérêt vs msci world health selon moi, à moins que que justement le biais des capitalisations te font aller vers cet ETF (un peu moins de pharma)
J ai actuellement 3 etf (cloud computing, sp500, china). J avais healtcare innovation et kraneshare healtcare china que j ai revendu. Je me basais sur un mix de vos portefeuilles ficitif etf pea et cto en essayant de trouver mon chemin ayant peu de conviction dans l énergie verte qui sera prise par les mastodonte de l énergie ie Exxon, Total…. Aucune conviction dans l Europe (taxes, volonté de changement..etc). J avoue être en pleine réflexion sur le meilleur mix me correspondant. 50 percent sp500, 20 percent china, 10 percent cloud computing, 10 percent lyxor disruptive tech et 10 percent healtcare ?
Globalement tout me semble ok, sauf la Chine. Il faut bien être conscient du risque en tout cas qui est énorme, ce n’est pas une bourse classique, ce sont des marchés régulés par le PCC…
Maintenant la valorisation de ces marchés est basses actuellement, donc c’est très intéressant si on y croit vraiment.
Aucune conviction sur l’Europe non plus, c’est vraiment une zone en déclin, j’essaye aussi progressivement de la sous pondération dans mon portefeuille.
Bonjour Matthieu,
Je souhaite réaliser prochainement une ouverture d’un PEA via boursorama d’ici quelques mois avec une optique très long terme par une strategie DCA.
Différentes stratégies trottent dans ma tête afin de constituer celui ci. Je souhaite vous préciser que je ne suis vraiment pas fan des marchés émergeants et notamment de la Chine ( dû aux possibles nationalisations, à leur contexte politique). Idem pour l’Europe à cause des possibles sanctions futures dû au conflit Russe/Ukraine qui pénalisera possiblement le marché Européen. J’ai un fort attrait pour les techs américaines, en effet je suis beaucoup attaché à ces marques (notamment Apple). Par déduction, je souhaite me concentrer sur l’économie états-uniennes.
Voici mes allocations possibles :
-50% CW8, 30% BNP Paribas S&p500, 20% lyxor Nasdaq 100 avec surement un etf russel 2000/ world small caps à intégrer à moyen terme.
Cette allocation sera je trouve, la plus risquée des 3 proposés avec une fort part sur les tech.
-50% CW8, 30% BNP Paribas S&p500, 10% lyxor Nasdaq 100 ,10% amundi russell 2000.
Celle ci serait un plus équilibré en ajoutant dès le départ les petites cap américaines.
-50% CW8, 40% BNP Paribas S&p500, 10% lyxor Nasdaq 100.
Celle ci , avec une pondération moins élevé sur la tech américaine et ducoup moins risqué.
J’avais pensé à intégrer l’etf stoxx Europe technology pour la partir Tech europe mais ceux dernier me gêne notamment à cause du poids de plus de 30% de la première entreprise, j’ai donc laissé tomber..
Qu’en pensez vous?
En vous remerciant.
Bonsoir Samuel,
Personnellement je trouve l’option 50% world, 30% sp500 et 20% Nasdaq pas si risquée que ça et plutôt pertinente. Je laisserais parcontre tomber à votre place les smalls qui aux Us n’apportent pas plus de performance depuis 20 ans mais qui sont plus volatiles.
Bonsoir Matthieu,
Je reviens vers vous suite à notre conversation précédente. Est -il plus intéressant de pratiquer un DCA 2 fois par mois ( le 1er et le 15 du mois par exemple) plutôt qu’une fois pour l’entrée d’une grosse somme sur 2 ans. Cela me permettrai de moyenner encore plus mes entrées.
En vous remerciant.
Bonsoir Samuel,
Tant que cela ne vous coute pas trop cher en courtage, plus vous faites des apports fréquents plus vous lissez vos points d’entrée et moins vous risquez de manquer des opportunités. Il peut s’en passer des choses en 1 mois, alors qu’en 1 semaine c’est moins vrai…
Bonjour Fred,
Vous êtes très impliqué dans le débat et la remise en question d’autrui pour l’aspect financier et j’aime ça ! Vous avez mentionné IH avez vous un post ou vous développer votre portefeuille et vos arguments pour pouvoir jeter un œil à votre évolution ?
Ou pourriez vous dire qu’elles sont vos détention ou objectifs, aujourd’hui, de votre ou vos portefeuilles au vu des derniers échange avec Matthieu ( portefeuille de mars )
Bonjour Jean
Merci pour votre intérêt.
Non je ne présente pas mon portefeuille sur le forum de l’IH ou ailleurs. Je pars du principe « pour vivre heureux, vivons cachés ». J’essaye d’apporter ma modeste contribution quelque fois sur divers sites, le plus souvent auprès de débutants qui sont à la merci des pratiques commerciales détestables de leurs « conseillers financiers ». Avec seulement quelques conseils et bonnes pratiques, le français « moyen » a tellement mieux à faire avec son épargne qui aujourd’hui est vampirisée par les frais prélevés. C’est une véritable honte le conflit d’intérêts qui est la règle dans ce métier. Bref.
Mais puisque vous êtes curieux, voilà quelques informations sur mes investissements.
– Pour vous donner une vague idée de mon âge, j’ai ouvert mon PEA en 2004 quelques années après mon entrée dans la vie active.
– J’ai donc vécu en live la période 2008/2009 et ses baisses indicielles de plus de 10% plusieurs jours de suite. C’était à postériori l’opportunité d’une vie (10ke sur LQQQ aurait fait de moi au millionnaire aujourd’hui) mais à cette époque je n’étais pas encore assez désabusé par mon job pour prendre sérieusement en mains mes investissements, même si j’épargnais déjà beaucoup (et sans épargne, pas d’investissements possibles).
– Puis en 2011/2012, j’ai commencé à faire du swing trading sur actions dans le cadre de mon PEA : au départ avec succès (la chance du débutant) puis très vite avec beaucoup (beaucoup) de pertes …
– A partir de 2013, après m’être formé sérieusement, en particulier en ce qui concerne le money management et les stratégies de coupe (car un swing trader, ce n’est au final qu’un gestionnaire de risque qui passe son temps à couper ses trades qui ne décollent pas immédiatement), j’ai commencé à gagner, a récupérer l’argent perdu et même à surperformer le cac mid and small jusqu’en 2017 (pas très compliqué avec le recul, la période était très favorable, il suffit de regarder le cac mid & small).
– Cependant, comme cela me prenait beaucoup de temps, je savais déjà que je n’allais pas faire ça éternellement et en 2018 (alors que c’était plus compliqué sur le marché des smalls) c’est à cette période que j’ai sérieusement commencé à travailler les stratégies d’investissement indiciels (que j’avais découvertes vers 2015).
– Le déclic a eu lieu début 2019 lors de la reprise suite au bear market de fin 2018 : malgré tous mes efforts, je n’arrivais plus à faire aussi bien que les indices, en particulier américains. C’est là que je me suis dit : et si ces bonnes années passées n’étaient qu’un coup de chance ? Et j’ai donc tout basculé en indiciel, tout en ayant énormément travaillé les aspects de finances comportementales, l’histoire des marchés, la diversification (j’ai donc lu et relu tous les livres de W. Bernstein, Ellis, Malkiel, Bogle, Swedroe etc …). C’est grâce à ça que j’ai vécu plutôt sereinement le « krach » Covid de début 2020 (voir son PF baisser d’une somme à 6 chiffres en à peine 1 mois, c’est plutôt inconfortable mais c’est comme tous les krachs, ça passe).
– Je continue bien entendu à me former et à me documenter, je suis un fan complet du forum US des bogleheads, de Rick Ferri, de Larry Swedroe (dont il faut absolument lire les articles sur le site TEBI, par exemple le récent « https://www.evidenceinvestor.com/more-evidence-that-specialised-etfs-are-best-avoided/)
– Avec le temps, et grâce à mes lectures sur les « dangers » de l’investissement factoriel et/ou thématique, les problèmes de finance comportementales (les biais d’overconfidence ou de recency), j’ai considérablement simplifié mes portefeuilles qui ne comprennent pratiquement que des indices larges et diversifiés : MSCI World/EM/EM Asia, SP500/Nasdaq100, MSCI Europe etc … et quelques fonds actifs (en particulier Asie) quand je ne peux faire autrement. Les « petits plaisirs » du style HSTE (tech HongKong) sont minoritaires.
– Mon portefeuille est réparti sur 2 CTOs, un PEA, 4 AVs en ligne et un PER. L’allocation actuelle est environ 80% actions et 20% Fonds Euros/Obligations (aggregate hedged / TIPS hedged)/Cash. Pour la part actions, elle est splittée en 70% World (ou équivalent si indices par pays utilisés) / 20% EM Asie (AASI et équivalent) / 10% Small World (MSCI World Small/Russell 2000/MSCI EMU Small). L’allocation réelle est rebalancée vers la cible chaque fois qu’elle dérive de 5pts et elle conditionne aussi mes apports.
– Je reste donc concentré sur ce portefeuille très simple en apparence et j’ai fuis comme la peste tous les fonds actifs thématiques et ETF thématiques (du style « Cloud/Hydrogen/Green/Disruptive » etc… qui ne sont qu’une histoire de marketing et de story telling sur le buzz du moment, avec des frais supplémentaires, et qui se font laminer par le Nasdaq sur la durée).
– Ma modeste expérience m’a convaincu que le meilleur portefeuille, c’est celui que l’on arrive à maintenir sur la durée et pas celui qui est « meilleur » sur le papier mais que l’on abandonne à la première difficulté. Il y a pléthore d’études sur le « behavior gap » qui fait que les investisseurs font en moyenne moins que les fonds dans lesquels ils sont investis, tout simplement car ils rentrent/sortent constamment en faisant du performance chasing (ils rentrent après la bonne performance et en sortent déçus après la mauvaise performance). Il est 100 fois plus performant de se contenter (oui je sais c’est ennuyeux et peu excitant) d’un simple portefeuille indiciel basique que l’on tient sur 30 ans et qu’on continue à acheter en bear market plutôt que des stratégies plus « compliquées » que l’on abandonne et modifie sans cesse à la moindre contre performance, revenant ainsi à vendre bas pour acheter haut une autre stratégie. Et j’en veux comme exemple le forum IH où vous trouvez des dizaines de personnes qui exposent leur track record et l’immense majorité est en sous performance par rapport au « bête » MSCI World, mais visiblement ça ne percute pas, et ils continuent … il est très, très difficile d’accepter pour l’homme (qui est un « alpha seeker ») que l’on n’est pas capable de battre le marché et que l’on est juste un investisseur moyen qui n’a aucun avantage compétitif dans les marchés actuels hyper efficients.
– Et pour finir, pour la phase distribution, je vise un portefeuille (environ 65/35) qui pourra couvrir minimum 5 ans de dépenses par les actifs sûrs et une partie actions qui génèrera les dépenses avec un retrait d’environ 7%, soit 5% du PF total (ce qui est tout sauf optimiste, j’encourage vraiment à lire et comprendre pourquoi la Trinity Study sur les 4% est en fait très conservatrice, le blog de Michael Kitces est par exemple une très bonne ressource sur le sujet, exemple https://www.kitces.com/blog/url-upside-potential-sequence-of-return-risk-in-retirement-median-final-wealth/).
Voilà, dans les très grandes lignes, vous savez à peu près tout 🙂
Et bien merci Fred d’avoir pris tout ce temps pour répondre aussi précisément que possible à mon interrogation.
Je comprend votre recule à partager votre portefeuille sur IH ou d’autres supports et sachant que beaucoup comme vous le mentionner font plus les « fanfarons » que d’apporter de réel contribution à d’autre.
« Avec seulement quelques conseils et bonnes pratiques, le français « moyen » a tellement mieux à faire avec son épargne qui aujourd’hui est vampirisée par les frais prélevés. C’est une véritable honte le conflit d’intérêts qui est la règle dans ce métier. » Je suis d’accord mais le Français moyen n’a malheureusement pas forcément l’accès aux » seulement quelques conseils et bonnes pratiques », en effet étant trentenaire et m’essayant à l’investissement pour crée un patrimoine, j’ai en premier lieu souscrit dans des part de GFV et de SCPI pour débuter ( en direct grosse erreur puisque j’ai ouvert une AV est fiscalement ça aurais été bien meilleurs ), et je me suis tourner vers la bourse, profitant du COVID, mais n’ayant pas forcément les notions et capacité à la finance j’apprends en autodidacte ce qui n’est pas une mince à faire surtout que pas grand monde partage, Matthieu partage ces idées et ces points de vue ce qui est bon mais malgré tout il est aussi novice que beaucoup d’autre sans jugement ou reproche mais il a le courage de partager c’est déjà ça et sa permet à d’autre de s’impliquer, s’investir et comprendre, après j’évite tous podcasts ou vidéo ou des personnes vendent le rêves américains en 2 clics…. Donc pour en revenir un français moyen n’a pas forcément les » capacité » ou le « temps » tout simplement aussi à s’investir dans un « travail » de recherche quand de base le langage utilisé est ahurissant à la lecture des novices ( un peu comme vous avez utilisez lors de la description « swing trader », « splittée », « les biais d’overconfidence ou de recency », « alpha seeker »…) sans compter de comprendre ce qu’est un indices, obligations, une action, fond…. qu’il n’existe pas vraiment de dictionnaire ou lexique financier pour bien percuter et que d’autant plus pour une meilleurs approche c’est d’avoir une base d’anglais à mon avis…
Par contre je ne comprend pas pourquoi détenir autan de « compte » en doublon ( 2 CTO / 4 AV ) c’est du fait que certain support qui vous intéresse ne sont pas accessible sur tel ou tel « compte » ?
SI je comprend bien, les CTO c’est pour les actions et les AV pour les fond d’actif ou rien avoir… ?
Détenez vous des ETF synthétique ou non justement vous privilégié les physiques ?
Donc pour résumé si je comprend bien vous avec votre parcours vous encourager au vue du travail de l’investissement personnel et du peu de gain obtenu ou performance face au World, de privilégier une répartition via ETF utilisant les grand de ce monde comme le CW8, SP500/Nas100, EM et des croissances avec les divers support small/mid, pour ce qui est du fond euro/obligation je présume que c’est votre partie « défensive » c’est un secteur que je ne connais pas, je détiens une AV avec des fond d’euros et d’autre support mais les obligations et fond ne sont pas des choses que je me suis encore intéressé par manque de temps…
Je vous remercie beaucoup en tous cas pour cette parenthèse personnelle et votre parcours, j’apprécie vraiment et je pense que cela pourra en aiguiller plus d’un et sa permet aussi d’avoir un avis différents du principale sujet de ce blog ce qui permet de mieux se crée une opinion et diversifié sont idée et se poser encore plus de question et d’aller glaner les informations.
Jean, je vais essayer d’apporter quelques précisions suite à vos questions:
– Tout d’abord, avant de parler en détails des investissements, il faut être clair : pourquoi on investit ? Est ce que c’est pour financer les études de ses enfants dans 15 ans, pour se faire un complément de retraite dans 35 ans ? Ou bien pour vivre intégralement d’un portefeuille passif dans 20 ans ? Autres ? Quelqu’un qui voudra juste générer 500e de revenus complémentaires de façon « stable » (par le biais de SCPI par exemple) n’aura pas du tout la même stratégie que quelqu’un voulant générer 5000e nets mensuels à partir d’un portefeuille actions. En fonction de ça, on va pouvoir déterminer quelle somme il faut, à quel rendement espéré (et donc à quel risque) et quel portefeuille raisonnable peut y arriver. Car il faut générer de façon réaliste la rente souhaitée : un rendement de 25% composés sur 30 ans, ça n’existe pas ! Donc si avec un rendement réaliste de 7/8% par an sur le long terme vous n’atteignez pas vos objectifs, dans le temps alloué, soit il faut revoir à la baisse ses objectifs, soit il faut épargner plus.
– Ce qui m’amène au deuxième point : quand on est débutant, le plus important, c’est votre épargne ! Quand votre capital est « petit », ça n’a pas vraiment d’importance que vous soyez investi (je pars du principe que vous êtes un investisseur indiciel, ce qui est une excellente chose, la meilleure que vous puissiez faire) en MSCI World ou SP500 avec 15% ou 25% de pays émergents en plus, avec 0% ou 10% de small caps. Ce qui est important, c »est combien vous allez mettre tous les mois ! Vivre en dessous de ses moyens et savoir épargner, c’est une condition SINE QUA NON pour investir en bourse, que ce soit au départ et sur la durée. Je suis un peu extrême dans ce cas là (j’ai toujours épargné pratiquement 50% de mes revenus), mais si vous n’épargnez pas minimum 20% de ce que vous gagnez, X% de pas grand chose, ça fera pas grand chose au final.
– En ce qui concerne l’univers qui semble « compliqué », deux choses : la première, c’est que bien souvent cela vous est présenté de façon volontairement compliquée par les « professionnels » pour justifier ainsi leur rôle et leurs frais. Vous n’avez pas BESOIN d’une approche compliquée, bien au contraire. Ensuite, oui c’est clair que vous allez trouver beaucoup plus de ressources en anglais, désolé (que ce soit dans les livres de Bogle, comme « Little Book of Common Sense Investing », le forum de Bogleheads, la Chaine YT de Ben Felix et le podcast Rational Reminder etc …). Vous avez cependant quelques sites francophones qui font un excellement travail de vulgarisation, comme celui de Epargnant 3.0 ou bien Avenue des Investisseurs (qui propose un guide pdf sur les notions de bases). Et bien entendu le site où nous sommes présents actuellement, même si celui-ci est plutôt d’un niveau avancé.
– Ne sous estimez pas la puissance d’un portefeuille simple (je n’ai pas dit simpliste). Comme le disent les plus grands investisseurs, il n’y a pas besoin d’un QI d’exception pour réussir en investissement boursier, il faut plutôt des nerfs d’acier et un bon estomac. La différence sur le long terme, elle va être conditionnée par comment vous réagissez lors des gros marché baissier, et pas de savoir si vous avez 14% ou 15% de Nasdaq100 dans votre portefeuille. En ouvrant une assurance vie en ligne avec des frais au plancher (par exemple Linxea Spirit), avec une partie actions 80% MSCI World + 20% MSCI Emerging et une partie fonds euros (la partie sécurisée), une allocation entre les 2 que vous allez fixer à (120 – âge) pour les actions (si vous avez 35 ans, vous serez donc 85% actions / 15% fonds euros, les 85 actions splittés 68/17 entre les 2 fonds), ET EN MAINTENANT CETTE ALLOCATION QUOI QU’IL ARRIVE (ce qui vous fera acheter bas et vendre haut), vous allez faire mieux que 95% des épargnants français, si si je vous assure.
– J’ai 2 CTOs car ils n’ont pas les mêmes frais en fonction des places de cotation (Euronext vs. Xetra par exemple) et je n’aime pas mettre tous mes oeufs dans le même panier. Pour les AVs, c’est pour diversifier les assureurs, tous n’offrent pas les mêmes fonds indiciels (c’est pour ça qu’il faut construire sont PF au global) et tous n’ont pas la même politique d’accès et de restrictions sur le fonds euros.
– Les CTOs c’est pour TOUT ! Mais vous n’avez aucun avantage fiscal et l’enveloppe n’est pas capitalisante (vous êtes imposés chaque année sur vos plus values réalisées) à la différence du PEA ou des AVs (qui sont donc à privilégier si vous faites du rebalancing d’une poche vers l’autre) mais un PEA vous n’avez pas accès à tout et sur des AVs il y a des frais. Donc au final, tout avoir me semble une bonne option 🙂 Et surtout, ne pas avoir un PEA me semble une erreur colossale (je ne comprendrais jamais les gens avec un minimum d’éducation qui n’ont pas de PEA ouvert mais qui par contre ont des AVs pourries avec des frais à tous les étages).
– J’ai des ETF synthétiques (dans le PEA) et physique (partout ailleurs). Avoir des ETFs à réplication indirecte ne me dérange absolument pas. Je pense que personne ne s’inquiète de savoir ce qu’il y a réellement dans le fonds euros de leur AVs … et pourtant c’est tout aussi obscur.
– J’encourage surtout les gens à être curieux, à se former et à lire. On n’a jamais vu un chirurgien commencer une opération sans avoir eu une formation. Investir, c’est pareil. Sauf que la grande ironie de l’investissement par rapport à la vie en général, c’est que moins vous payez en frais, mieux vous serez servi. Et moins ça sera compliqué, mieux vous comprendrez ce que vous faites et vous serez capable de le tenir sur la longueur. Si vraiment l’anglais ne vous rebute pas trop, lisez « Little Book of Common Sense Investing » de Bogle (vous trouverez facilement le pdf de l’édition révisée). Ou alors, il vous faudra payer une formation : il y en a beaucoup de pas bonnes, peut être que les services de notre hôte sont de qualité ? Mais n’oubliez pas, restez simple, maitrisez vos émotions et soyez constant dans la durée. Je copie ici les commandements des Bogleheads que je traduis en français:
1/ Vivez en dessous de vos moyens et épargnez
2/ Développez un plan d’investissement réaliste
3/ Investissez tôt et souvent
4/ Ne prenez jamais trop de risques, ou pas assez.
5/ Diversifiez
6/ N’essayez jamais de prévoir le marché
7/ Utilisez les fonds indiciels le plus possible
8/ Gardez les frais le plus bas possible
9/ Minimisez les taxes
10/ Investissez avec simplicité
11/ Gardez le cap
Merci beaucoup pour ce partage Fred
Bonjour Matthieu, bonjour à tous,
Merci pour ce partage qui me fait avancer dans ma réflexion et mon allocation de PF
A la lecture de vos échanges, je pense m orienter vers davantage d etf avec une allocation de type : 40% Msci world (pour la sécurisation), 20% nasdaq 100 (pour le risque), 10% msci EM et 30% des titres détenus en propre pour l Europe (pour le plaisir procuré par le fait d être détenteur d entreprise).
Qu en pensez vous et quelqu un connaîtrait- il les entreprises françaises et/ou européennes qui composent le msci world ?
Par avance, merci de vos retours
Bonjour,
Toutes les entreprises Françaises (hors smallcaps) composent le MSCI World, c’est le principe. Vous pouvez allez sur le site de Ishares (Blackrock) et regardez leur ETF MSCI World, ils donnent la composition totale de toutes les lignes
Vraiment merci pour toute cette parenthèse précise, qui servira je pense à grand nombre d’utilisateur de ce blog !
Votre approche et votre rendu pédagogiques est très instructif je dois dire ! Vous arrivez à bien synthétiser ce que des centaines de ligne sur divers supports décourageraient par leurs lecture ! Et oui il est primordial de s’ouvrir à l’anglais quand on investit c’est un grand plus et pouvoir d’information et de compréhension.
Je vais suivre vos conseil des auteurs à lire même si c’est de l’anglais.
En effet il faut une stratégie de base comme vous et Matthieu le mentionne si bien de base, je suis assez novice mais au vue de mon âge je souhaitai faire du capitalisant comme Matthieu en sélectionnant des actions de croissance afin d’espérer augmenter mon capitale, mais vos dires me font remettre en question sur certain point et voir les supports différemment ( CTO et AV, surtout l’AV que je laisse dormir en pensant qu’elle va me créer quelque chose… ), et également de savoir vivre du minimum pour pouvoir épargner et investir cette argent épargner pour le faire fructifié.
merci en tous cas de votre temps à expliquer vos idées et comment vous les appliquer.
Si vous êtes jeune, débutant, que vous avez une vision long terme et pas besoin de cet argent d’ici 20 ans, la chose la plus urgente est d’ouvrir un PEA chez un courtier en ligne, et tous les mois (ou tous les X mois), vous achetez EWLD de Lyxor (ou équivalent), le plus possible, le plus souvent possible, quel que soit le marché. Ce sera déjà très bien. Pendant ce temps, lisez, formez-vous, consultez des blogs etc … D’ici que vous ayez atteint le plafond de versement (150 ke), vous aurez largement le temps d’adopter une autre approche. Pas sûr qu’elle soit plus efficace … Un PEA commencé très tôt et alimenté régulièrement sur du MSCI World (ou du SP500) permet largement d’avoir une excellente rente une fois la cinquantaine passée avec une distribution entre 3% et 5% par an (sauf les années de forte baisse où il vaut mieux ne pas trop taper dans le portefeuille au risque de compromettre sa recovery).
J’oubliais une précision, car dans mon dernier commentaire je vous « conseillais » de n’acheter qu’un ETF indiciel actions dans le cadre d’un PEA alors que plus haut je vous parlais d’une AV avec 2 ETF indiciels + 1 fonds euro avec équilibrage régulier pour respecter une allocation fixe.
Dans un portefeuille diversifié, vous avez 2 composantes:
– Ce qui va vous faire gagner de l’argent, ce sont les actions (je généralise), et c’est une excellente pratique de se contenter de fonds indiciels (car un indice supprime le risque de perte définitive par rapport à des actions individuelles pour ne garder que le risque de volatilité, qui n’est que temporaire).
– Ce qui va vous éviter de perdre de l’argent (ou du moins d’en perdre trop, surtout si on raisonne en termes réels corrigés de l’inflation) : ce sont les obligations (des titres de dettes qui vous rapporte un coupon tous les ans), dont les fonds euros en AV sont une forme, et le cash. Actuellement, il y a beaucoup de discussion sur les obligations qui vivent une période difficile car avec la remontée rapide des taux, leur rendement global est négatif (car une hausse des taux se traduit momentanément par une baisse de la valeur des obligations, le temps qu’elles soient renouvelées dans le fonds détenus, c’est un peu technique à expliquer). Mais ceci est temporaire, à moyen terme, la hausse des taux est une bonne chose pour celui qui détient des fonds obligataires (car les nouvelles obligations émises ont un coupon plus important).
Où je veux en venir ? Dans la vie d’un épargnant investisseur, il y a 2 phases:
– la phase de capitalisation, où vous achetez des titres.
– le phase de distribution, où vous vendez une fraction des titres pour en vivre.
Quand vous êtes en phase de capitalisation, ce qui vous donnera le meilleur rendement à long terme, c’est un portefeuille 100% actions. Problème, le portefeuille sera ainsi très volatile : serez vous capable de voir « disparaître » sans paniquer des dizaines voir des centaines de milliers d’euros au premier krach venu … j’en doute. C’est pourquoi une partie en obligations/cash aide à diminuer la volatilité du portefeuille, tout en autorisant des opérations d’équilibrage (vendre des actions qui ont beaucoup monté, ou utiliser les obligations pour acheter quand la bourse à beaucoup baissé). Plus vous aurez une grosse partie obligataire/cash, plus votre portefeuille sera stable, problème il sera aussi moins performant … Trouvez la bonne proportion entre les 2 (est ce que je fais 50/50, 75/25, 100/0 ?) est, et de TRES LOIN, ce qui va avoir le plus d’influence sur la performance de votre portefeuille sur le long terme. Quand vous débutez et que vous avez un petit capital, être 100% action dans un seul PEA a du sens (surtout qu’il n’existe qu’un fonds obligataire éligible au PEA et qu’il a pas mal de défauts), alors que si vous avez 60 ans et 2Me, c’est assez suicidaire.
Quand vous êtes en phase de distribution, ce n’est pas une bonne pratique (mais ça reste possible) d’être 100% actions car si vous affrontez une période de plusieurs années de marché baissier, en vendant des actions « en soldes » pour vivre, vous allez fortement impacter votre portefeuille et sa capacité à rebondir quand le bull market reviendra. A ce moment là, il est préférable d’avoir en portefeuille un solide partie en obligations (dont fonds euro) et cash qui vous permettra de vivre X années sans toucher à vos actions (et que vous reconstituerez progressivement quand les actions auront fait leur retour et dépassé les anciens plus hauts). Lorsque l’on est plutôt jeune, on a tendance à se focaliser sur la phase de capitalisation mais il faut dès le départ penser à la phase de distribution, qui conditionne la construction de votre portefeuille et les enveloppes d’investissement que vous allez utiliser.
Bon cette fois-ci j’arrête, car sinon je vais vous facturer la « formation », et je vous laisse faire votre nécessaire travail par vous même, avec l’aide de qui vous voulez (Matthieu ici, ou ailleurs ?). Je ne vous ai exposé que la façon de faire qui me convient personnellement, il en existe plein d’autres. Il est primordial de trouver le style d’investissement qui vous convient, sinon vous ne le tiendrez pas sur la durée.
Si vous voulez comprendre pourquoi une stratégie basée sur les dividendes n’a pas d’avantage intrinsèque par rapport à une autre, regardez ça :
https://www.youtube.com/watch?v=f5j9v9dfinQ
(sous titres anglais disponible).
Bonjour Fred,
Merci pour tout ce retour d’expérience et merci à Matthieu de permettre ces échanges.
Si je vous lis bien, aujourd’hui vous ne détenez plus un seul titre en direct. Pourtant détenir certaines sociétés aux fondamentaux solides (Gafam, Luxe…) pour lesquelles il est quasi certain qu’elles vont voir leur cours grimper sur le long terme est un moyen de dynamiser son PF en sus des ETF ?
Autre scénario que vous n’évoquez pas lorsque l’on possède un PF 100% actions/ETF au moment de la phase de distribution, est le fait de détenir un PF rendement. Même si le marché est baissier, on ne vend pas ses titres car on vit des dividendes.
C’est pourquoi de mon côté j’ai un objectif de PF 50% ETF en phase de capitalisation pour les avantages de ces derniers que vous évoquez mais aussi 50% actions (quelques valeurs de croissance aux fondamentaux solides et de plus en plus de valeurs à dividendes). En phase de distribution, je verrai si je transforme le capital ETF obtenu en valeurs de rendement afin d’augmenter la rente de dividendes.
@Ludovic
Rapidement (et je répète, c’est mon approche, je n’engage personne, chacun est responsable de ses actes d’investissement):
– Oui je ne détiens aucun titre en direct, trop de travail pour une espérance de gain supplémentaire par rapport à l’indiciel bien incertaine (j’en veux pour preuve les track records de divers investisseurs particulier qui font moins que l’indice).
– Si vous avez la capacité d’identifier des actions « pour lesquelles il est quasi certain qu’elles vont voir leur cours grimper sur le long terme », et que vous savez quand les acheter et quand les vendre, je suis ravi de vous connaitre, vous faites partie du top 10 des investisseurs mondiaux, peut être le meilleur. Blague à part, vous n’en savez rien, personne n’en sait rien. Et c’est toute la force de l’investissement indiciel : en achetant tout (ou presque tout) vous êtes certain d’avoir les meilleurs, qui malheureusement changent au cours du temps (et c’est le renouvellement de la composition des indices qui vous assurera d’être toujours en phase avec ce qui marche le mieux).
– Dividendes ou pas, ça n’a aucune importance, ce qui compte c’est le rendement total : vous serez bien malin avec vos dividendes constant si dans le même temps la valeur des titres fond comme neige au soleil parce que la valorisation de la boite baisse (et de plus, un dividende, ça ne tombe pas du ciel, c’est juste un exercice comptable, au moment du détachement du dividende, la valeur de l’action baisse d’autant). C’est un point de désaccord sur lequel j’ai déjà discuté avec Matthieu : selon les sources que j’ai pu consulter, l’investissement sur les titres qui versent de « gros » dividendes n’a pas d’avantages sur une stratégie globale plus diversifiée (sans compter qu’elle est moins optimale d’un point de vue fiscal dans un CTO). Est-ce que auriez craché sur les GAFAM ces 10 dernières années sous prétexte qu’elles versent peu de dividendes ? Pour autant, elles ont écrasé tous les autres titres de par leur performance. L’investissement en dividendes, c’est typiquement la fausse bonne idée qui relève du biais psychologique : on a l’impression de remplacer son salaire par le flux d’argent venant des dividendes car on ne vend pas une fraction de ses titres. Mais d’un point de vue comptable, ça n’a aucune justification, ce qui compte c’est le rendement total de vos actions (variation du titre corrigé du dividende + dividende versé) et le % total que vous consommez tous les ans. De mon point de vue, c’est beaucoup plus simple de n’avoir que des ETF capitalisant dans ses divers comptes (et en plus c’est plus diversifié car on ne se focalise pas sur les actions à dividendes) et d’en vendre entre 3% et 6% tous les ans que de se faire « suer » avec une gestion des dividendes. Mais là encore, ce n’est que mon avis, mais souvent mes interlocuteurs trouvent que c’est trop simple … mais pourquoi s’embêter avec une autre approche qui ne sera probablement pas plus efficace ?
Bon j’ai beaucoup trop monopolisé cette file de commentaires, merci à Matthieu pour la courtoisie d’avoir accepté ces messages.
Je vous souhaite bon courage à tous.
Bonjour Fred,
Encore merci pour ce complément d’information, à vrai dire « du haut » de mes 32 ans je me suis établis à un profil plutôt dynamique avec des valeurs dites de croissance et des etf ( ceux proposer par Matthieu UMDV, Ishars SP500, Amundi SP500, LGWT, RUSG ) qui représentent 25% de mon portefeuille le reste étant des actions direct. mais je possède aussi des SCPI, AV et GFV….
Malheureusement mon projet d’investissement risque de tomber à l’eau d’ici quelque mois puisque je part vivre au Canada est mes supports tel que le PEA est le CTO risque de disparaitre donc à voir si je ne vais pas tout réorienter vers des ETFs en AV pour pas me prendre la tête pendant mon cycle à l’étranger.
C’est pour cela que j’apprécie vos argument et vos opinions car cela m’ouvre à une nouvelle vision et conjoncture d’approche de l’investissement boursier.
Ludovic, je ne pense pas que Fred est sur un seul support, comme mentionné plus haut il détiens des ETF et Fonds Euro/Obligation / Cash
Bonjour Jean
Je ne parlais pas de Fred mais de moi 😁
Le PF 100% actions/ETF est mon cas de figure
Je n’ai plus d’AV ou de fonds euros
Bonjour à tous
Merci à Fred pour ces retours, je retiens en dehors de la stratégie de placement ou chacun fera selon son âge, ses capacités financières et son aptitude émotionnelle, qu’il faut absolument que je commence à trouver un deuxième établissement pour un deuxième CTO;
J’ai Degiro pour un 1er CTO et BFORBANK pour le PEA, mais je commence à avoir trop d’argent sur Degiro et pour diversifier auriez-vous un conseil à me donner pour un établissement afin d’y loger mon 2ème CTO, en gros en dehors de Degiro, de ses frais au raz des pâquerettes et de son sérieux, en existe il un autre?
Bonne journée
Bonjour Gérard,
Moi je suis sur Trading 212 en CTO, compte Angleterre mais mon fils a ouvert un compte identique mais lui se trouve à Malte en zone Euros.
Pas de frais si juste des frais de conversions de devises, j’utilise les fractions d’actions, c’est top.
J’adore aussi le diagramme que l’on peut créer soit même, j’en ai plusieurs, type » ETFs » « actions Américaines »
le titre que l’on veut, on peut y loger 40 titres. On peut y investir en auto invest ou Manuel, je préfère en manuel.
Les achats/ventes se font en instantanés.
J’ai aussi Trade Républic mais j’aime moins et 1 € par transactions sauf si création d’un plan d’investissement programmé.
Je me sers de ce compte pour acheter uniquement des ETFs en plan d’investissement programmé.
J’ai configurer pour faire les achats en débuts et milieu de mois en automatique.
Les 2 boites sont très sérieuses.
Il y a beaucoup à dire mais je manque de temps.
bonne journée,
didier
Il existe toujours les banques avec des courtiers comme CA Investore Integral. Ce n’est pas compétitif en tarif pour les Us, mais c’est sécurisant. Pour moi c’est le plus important au dela d’une certaine taille de portefeuille. Quand on a par exemple 1M investi il vaut mieux payer son ordre 5€ plus cher mais être ultra confiant sur le courtier.
Merci à tous pour vos retours, effectivement je prônerai un rapport sécurité/coût avant tout, je suis loin du M investi, néanmoins à compter de 200K sur un CTO je pense qu’il est plus sécurisant d’avoir plusieurs comptes, de plus comme vu dernièrement certaines valeurs américaines ne sont pas accessibles sur Degiro ou d’autres ne sont pas sur la liste verte, et en cas de faillite d’une banque, il y a un minimum garanti, il ne faut donc pas mettre ses oeufs dans le même panier, Matthieu, plusieurs fois vous avez cité CA investore, une de mes deux banques est au crédit agricole, serait il possible que je sois allé chercher loin alors que je suis chez eux?
Attention,
Les garanties bancaires classiques sont sur le cash placé dans le compte especes (les fameux 100k€ en France et de mémoire 20 ou 40k€ chez Degiro avec les banques Allemandes/Néerlandaises). Il n’y a pas besoin de garantie sur les investissements car vous êtes propriétaire des titres. Donc même avec 200k€ en théorie vous ne perdez rien en cas de faillite du courtier.
Concernant CA, la plateforme est vraiment excellente : bonne interface, service client rapide et fiable, parfois je demande l’ajout d’une valeur c’est fait en 24h sans problème, ils communiquent avec le fisc français donc pas de problème de déclaration etc…c facilite les versements et sorties d’argent si votre compte est au CA (c’est immédiat pas besoin d’attendre 48h).
Alors évidemment le tarif est un peu plus élevé, mais sur une grosse somme franchement c’est intéressant
Merci Matthieu
Gérard, je rejoins Matthieu sur le CA Investor c’est vraiment une très bonne « plateforme » et il y a de très bon services.
Je recommande !
Bonjour Matthieu,
nous sommes propriétaires des titres, d’accord…
Mais où puis je trouver un document pour le prouver ( chez Degiro ) ?
Si l’interface Degiro ( idem pour les autres courtiers ), ferme du jour au lendemain, comment je justifie de l’achat de mes actions ?
Et auprès de qui ?
Pour Gérard, de ce que je lis souvent Interactivbroker est un très bon courtier idem Degiro.
Bonjour Laurent,
C’est écrit dans le contrat client que vous signez à l’ouverture du compte (attention car je ne suis pas sur qu’avec des courtiers comme traderepublic par exemple qui permettent les fractions d’actions on soit bien propriétaire et non détenteur de créances comme sur AV).
Évidemment tout cela est théorique, et dans le concret je ne sais pas bien comment cela fonctionne pour récupérer ses titres et les héberger ailleurs.
Bonjour Matthieu
Effectivement je crains que ce ne soit compliqué si une banque fait ferme du jour au lendemain surtout si c’est à l’étranger, seule les titres au nominatif pur sont vraiment garantis, ceux au nominatif administré, j’ai une certaine crainte mais je peux me tromper, mais pour qu’une banque ferme, à mon avis on est relativement à l’abris, au pire elle sera rachetée, comme Degiro avec Flatex
Bonne journée
Merci Laurent