Chaque année, les entreprises cotées en bourse publient leur compte de résultat financier. Il contient un grand nombre de données (principalement des chiffres) que les analystes financiers dépouillent en long et en large. Sa bonne compréhension permet d’évaluer précisément l’état des finances d’une entreprise et de la comparer à ses concurrentes.
Ainsi, une analyse approfondie met en lumière des entreprises de qualité. Il est également possible d’estimer plus ou moins précisément le prix juste de l’action.
Le compte de résultat d’une entreprise cotée en bourse
Pour simplifier les choses, il faut tout d’abord partir de la somme brute d’argent dégagée par la société sur l’exercice comptable (l’année considérée). On lui retranche ensuite divers montants (coût de production, charges, impôts…) et on obtient au final le résultat net de l’année.
Il y a plusieurs endroits où trouver le compte de résultat d’une entreprise. Vous pouvez directement aller sur le site internet de la société, ou bien un site boursier plus classique. J’utilise personnellement Morningstar car je trouve qu’il regroupe de manière assez claire tout les données intéressantes. Voici comment se compose un compte de résultat.
Toutes les notions qui vont être évoquée par la suite sont aux normes IFRS (International Financial Reporting Standards). Cela correspond à un format international pour que les comptes de résultat d’entreprises dans des pays différents soient comparables. On prendra l’entreprise Total (FP) comme exemple :
Source : Total Morningstar
On commence tout d’abord par le chiffre d’affaires (nommé aussi ventes). Ce chiffre représente en général le nombre de ventes multiplié par le prix unitaire de la vente. Il existe 2 moyens de dégager un grand chiffre d’affaires. Il est possible de vendre en grande quantité des articles à faibles prix (par exemple le secteur de la grande distribution), ou alors vendre en faible quantité des articles à prix élevés (secteur du luxe).
On y retranche ensuite les coûts de production (matières premières, énergie…). On obtient le profit brut.
Il faut maintenant retirer les frais fixes (salaires, loyers…). On obtient l’EBITDA (de l’anglais : earnings before interest, taxes, depreciation and amortization).
On soustrait les provisions et amortissements pour obtenir l’EBIT. Les provisions sont des sommes d’argent que l’entreprise n’est pas sûre de toucher (si par exemple un client se désiste). Elle prend donc en compte ce risque en ajoutant une ligne de provision. Les amortissements correspondent à l’étalement d’une dépense d’investissement sur plusieurs années (l’entreprise n’a pas le droit d’afficher cette dépense sur une seule année. Cela ferait grandement fluctuer les résultats chaque année, ils seraient donc imprévisibles.).
On ajoute (ou retire) ensuite les résultats financiers (placements courts termes sur l’année) et exceptionnels pour obtenir le résultat avant impôts.
Il faut pour finir retrancher les impôts (et oui, tout le monde paye des impôts…) afin d’obtenir le résultat net (ouf c’est enfin fini !).
A partir de toutes ces données, il est désormais possible d’établir approximativement le prix juste d’une société. En effet, le prix des actions est lié à l’évolution des fondamentaux de l’entreprise.
Comment comparer les actions d’entreprises de tailles différentes ?
On remarque qu’une entreprise peut avoir un chiffre d’affaires énorme, mais pourtant un résultat net faible voire négatif (pertes d’argent). Il est alors intéressant d’introduire la notion de marge nette. Il suffit de diviser le résultat net par le chiffre d’affaires. On obtient ainsi les bénéfices dégagés pour 1€ de CA.
Cet indicateur permet de comparer des entreprises de tailles différentes. En effet, il serait injuste de comparer le montant des bénéfices dégagés par Total à celui d’une brave PME…
Il faudra comparer les marges nettes pour déterminer quelle entreprise est la plus profitable et mérite d’être achetée.
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De plus, les informations pourraient ne pas être actualisées et donc ne fournissent aucunes garanties. Il appartient à chacun de vérifier les données personnellement.
Bon ptit résumé.
Merci Matthieu 🙂
J’ai entendu dire que le BNA était aussi une chose à prendre en compte.
Merci
Bonjour Ferhat,
En effet le BNA (Bénéfice Net par Action) est un élément très important à prendre en compte !
Mais celui-ci n’apparaît pas directement dans le compte de résultat. Il est tout simplement calculé comme le résultat net, divisé par le nombre d’actions en circulation.
En général, le nombre d’actions reste constant, sauf si l’entreprise entreprend des rachats d’actions (le nombre d’actions diminue donc le BNA augmente même si le résultat net n’évolue pas) ou si l’entreprise procède à une augmentation de capital (dans ce cas c’est l’inverse, les actionnaires sont dilués avec des actions nouvelles donc le BNA diminue même si le résultat net reste constant).
Matthieu.
Bonjour Mathieu,
merci pour votre réponse.
J’aime votre blog.
Prévoyez vous de reposer un articile « analyse de l’action X » prochainement ? Si oui quand ?
Si oui, n’hésitez pas à me prévenir, j’y jetterai un œil et commenterais avec plaisir.
Cdt.
Bonjour Ferhat,
Merci pour votre commentaire. En effet, ça fait longtemps que je n’ai pas publié d’articles d’analyse d’action. Je pense le faire prochainement mais je ne peux pas vous dire exactement quand ! Mais ça viendra. Peut-être aviez-vous une idée d’entreprise en tête en posant votre question ?
Cordialement,
Matthieu.
J’avais personnellement pensé à étudier l’entreprise VINCI pour un investissement à long terme. Sans être trop sur de ce que ca peut valoir.
Mais j’ai encore des beaucoup de lacune non seulement sur le choix d’entreprise mais surtout le meilleure moment pour investir.
Néanmoins quelque soit l’entreprise choisi, cela sera un plaisir de lire.
Bonsoir Ferhat,
Je vous recommande de lire l’article sur comment choisir les meilleures actions en bourse : http://etre-riche-et-independant.com/choisir-meilleures-actions-bourse
Cet article explique bien les fondamentaux importants à regarder pour choisir de bonnes entreprises en bourse. En ce qui concerne Vinci, c’est une entreprise exceptionnelle (très bien gérée, un business de concessions pas trop cyclique, un dividende croissant depuis 20 ans…). Que du positif malgré que l’action est assez chère en ce moment (au dessus de sa moyenne historique en terme de PER).
Concernant le moment pour démarrer, c’est toujours le bon moment. Si comme moi vous êtes un investisseur long terme et que vous souhaitez investir progressivement chaque mois, le point d’entrée n’a que peu d’importance. Ce n’est pas 5 ou 10% qui changera grand chose sur votre PRU d’une entreprise dans 10 ans ou plus. Evidemment, dans votre situation, formez vous bien à l’analyse fondamentale des entreprises avant de passer trop vite à l’action avec des montants élevés. Vous pourrez trouver sur ce site de nombreux articles pour vous former, ainsi que d’autres qui vous aideront à trouver la méthode d’investissement qui est faite pour vous (dividend aristocrat, actions de croissance, investissement en ETF…).
Cordialement,
Matthieu.
Matthieu,
Je me permets de revenir vers vous avec un peu de retard (je ne reçois pas de notification de vos réponses). Merci pour le lien, j’ai effectivement lu votre article et constaté le nombre de paramètres important que vous prenez en considération lorsque vous choisissez une action. Et c’est ce qui a attiré ma curiosité dans votre façon de travailler.
J’ai bien pris note de votre avis sur l’entreprise VINCI. Il me semblait également que c’était pas une erreur d’y entrer. Si je comprends bien, vous dites que le moments est toujours le bon même si certains moments nous offre une plus value plus ou moins grande. Il est toujours mieux d’y entrer au « mauvais moment » que de pas y entrer du tout en ce qui concerne un placement à long terme.
Me concernant; le temps de combler certaine lacune, je me concentre un peu plus sur les ETF (plus facile à choisir) que sur les entreprises.
De plus, dans une stratégie de diversification et de limitation de risque, l’histoire nous prouve que à chaque fois que l’économie chute de manière drastique l’Or augmente. Mais étant en 2019, à l’air d’internet, je pense que si une grosse crise arrive un jour, l’Or augmentera certes mais également la crypto monnaie permettant de faire des échanges en ligne.
Investissez vous dans l’or et la crypto ? Quel est votre avis ? Prévoyez vous d’y écrire un article.
Pour finir, pensez vous que ce soit toujours une bonne idée d’entrer sur Inditex ? Valéo ? Eurofins ? ect … Ou sinon quels sont vos idée ou projet futur ?
Pardonnez moi si vous me trouvez long, c’est toujours intéressant de parler avec passionné.
Cordialement.
Bonjour Ferhat,
Désolé pour ma réponse tardive, je rentre tout juste de congés.
Concernant l’or, en fin d’année 2018 dans le mini-krach, le métal précieux a également fortement chuté sans jouer son rôle de couverture. Je possède néanmoins quelques pièces d’or et d’argent (pas de crypto). J’ai déjà écrit plusieurs articles sur l’intérêt de l’investissement en métal précieux : http://etre-riche-et-independant.com/category/or-argent
A mon sens leur rôle est plus de la couverture que de la performance patrimoniale. Je ne compte pas investir en crypto car je trouve que c’est de la pure spéculation et que cela n’a pas vraiment de valeur tangible.
Pour mes projets futurs, je vais en parler dans le prochain reporting 🙂 mais sans trop spoiler il s’agit de retourner vers des Dividend Aristocrats US sur le CTO.
Concernant les valeurs Européennes citées, je suis retourné ce mois-ci sur Inditex car elle correspond totalement à ma stratégie. Ce n’est pas le cas pour Valéo. Concernant Eurofins, je me limite en nombre de valeurs dans le secteur de la santé (et je suis déjà au max à mon sens avec ma watchlist US).
N’hésitez pas à rebondir sur mon commentaire !
Matthieu.