Pour un investisseur orienté dividendes, l’objectif est de dégager le plus possible de cash chaque mois provenant de ses entreprises.
On cherchera donc à optimiser au mieux les points d’entrées à l’achat pour avoir le rendement du dividende le plus élevé possible.
Qui dit rendement élevé, dit généralement prix bas des actions. Mais alors, comment faire en marché haussier ?
Le paradoxe de l’investissement dans les dividendes croissants
Un investisseur en bourse orienté plus-values (acheter bas, revendre haut) est très heureux lorsque les marchés montent. C’est ce qui lui permet de gagner de l’argent.
À l’inverse, lorsque les marchés sont baissiers, il doit s’accrocher et prier pour que ça remonte le plus vite possible. Ses sources de revenus sont donc à tout moment incertaines et ne dépendent pas vraiment de lui, mais de l’humeur du marché.
En cas de marché haussier comme actuellement (avec les indices au plus haut historique), il profite pleinement de l’évolution de ses positions et espère que cela va continuer.
À l’inverse, un investisseur comme moi dans les dividendes veut acheter à bon prix. Dans ce cas, il est très heureux dans un marché baissier car les rendements sont plus élevés. Ça permet d’accélérer à long terme le nombre d’années pour atteindre l’indépendance financière puisqu’on achète dans ces périodes largement sous la valorisation moyenne historique. C’est également amusant car la plupart des gens aiment les soldes dans la vie : -20%, -30%, -50% Youpi !! En réalité, c’est la même chose en bourse. Dans un marché baissier, c’est comme si l’on achetait des actions de qualité en solde ! La preuve, pour le même prix on peut avoir plus de parts dans un business.
En ce moment, le marché monte (et la valeur de mon portefeuille aussi) mais je suis cependant désespéré de constater que toutes les actions de qualité sont hors de prix (et donc les rendements assez faibles) !
C’est quand même un maigre mal dans cette situation. C’est ça que j’apprécie à nouveau dans l’approche d’investissement dans les Dividend Aristocrats. Si le marché monte on est content car notre portefeuille s’apprécie en valeur (même si l’on râle un peu des rendements des dividendes qui baissent). Si le marché est baissier, on peut acheter à des faibles valorisations et donc à des rendements anormalement élevés, ce qui accélère le processus d’indépendance financière. Que demander de plus !
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Bonsoir Matthieu,
et merci beaucoup encore pour vos réponses très éclairantes du mois dernier ! (j’ai d’aileurs ouvert mon CTO belge et ai acquis un premier tracker)
Je me demandais quelles étaient les principales (ou du moins les plus pertinentes) critiques adressées à la « stratégie du dividende » et ce que vous y répondez ?
Pour ma part, je tombe souvent sur celles-ci : (c’est moi qui paraphrase)
– « de toutes façons, les dividendes, c’est un rendement tellement faible qu’il faut un portefeuille d’au moins un demi-million pour en tirer des revenus qui permettent d’en vivre. Bref, pour être rentier, il faut être… déjà rentier ! »
– « Les adeptes du dividende comme revenu passif oublient souvent que le dividende est à chaque fois DÉTACHÉ du capital, et donc qu’à chaque versement, leur capital en réalité décroît, les appauvrissant ainsi de plus en plus. »
Qu’en pensez-vous ?
Bonsoir Cigale repentie,
En effet, il y a beaucoup de critiques sur les dividendes. Mais je pense en réalité que la majeure partie de celles-ci viennent d’incompréhensions…
– « de toutes façons, les dividendes, c’est un rendement tellement faible qu’il faut un portefeuille d’au moins un demi-million pour en tirer des revenus qui permettent d’en vivre. Bref, pour être rentier, il faut être… déjà rentier ! »
-> ma réponse : en effet c’est long car il faut accumuler un patrimoine important, mais je vais vous dire qu’en vendant un ETF et en suivant la règle des 4% (trinity rule), il vous faudrait aussi un patrimoine de plusieurs centaines de milliers d’euros. Il faut également ne pas raisonner en commençant par la fin. En investissant dans les aristocrates du dividende, vous avez un dividende faible la première année (par exemple 3%). Il faudrait donc en effet plusieurs centaines de milliers d’euros pour être rentier demain et en commençant aujourd’hui. Sauf qu’en réalité le dividende augmente chaque année (et le rendement sur PRU sera par exemple de 10% ou 15% dans 10 ans ou 20 ans). Il n’est donc pas nécessaire aujourd’hui d’avoir tout cet argent. Plus on investit tôt, et moins il faudra d’argent au total dans le futur (il faut laisser agir les intérêts composés).
– « Les adeptes du dividende comme revenu passif oublient souvent que le dividende est à chaque fois DÉTACHÉ du capital, et donc qu’à chaque versement, leur capital en réalité décroît, les appauvrissant ainsi de plus en plus. »
-> ma réponse : il faut imaginer les entreprises à dividendes comme des mini biens immobiliers. La différence est que votre loyer tombe tous les mois alors que pour les dividendes c’est 1 fois par an ou parfois tous les trimestres. Imaginez que vous achetez un appartement pour le louer avec un loyer annuel de 10000€ payé seulement en Décembre. Si vous l’achetez en Novembre, n’allez vous pas payer 10000€ de plus pour l’appartement ? Si vous l’achetez en Janvier, n’allez vous pas payer 10000€ de moins ?
Il faut bien comprendre que si une boite paye un dividende, c’est qu’elle réalise des profits. Certes le prix chute au détachement, mais qu’en est-il de la valeur de la boite ? de son business ? Il ne bouge pas. Il est donc normal que si la boite est bien gérée et continue à croître que celle-ci regagne la perte lors du détachement.
Prenons l’exemple de Pepsico qui verse des dividendes croissants depuis plus de 40 ans. Le rendement est en général de 3%. Le fait d’augmenter le dividende chaque année pousse le prix de l’action à augmenter de manière à ce que le nouveau rendement l’année suivante soit encore de 3%. Et ainsi de suite. Ce phénomène se constate beaucoup moins sur les entreprises qui ne versent pas de dividendes. De plus, il est prouvé par de nombreuses études que les dividend aristocrats surperforment largement leur indice de référence sur de longues périodes. Le fait de verser un dividende et en croissance chaque année force l’entreprise à bien utiliser son argent, à ne pas le gaspiller. Une boite avec plein de cash qui ne reverse rien aux actionnaires peut facilement faire des mauvais choix pas rentables en gaspillant de l’argent. Dans l’optique dividende, l’entreprise doit faire bien et avec moins.
Je pense que cela explique pas mal de chose.
Cordialement,
Matthieu.
Bonjour,
TOTAL est a un cours intéressant et offre un rendement proche des 6% avec une croissance du dividende annuel rehaussé de 3% à 5%-6% (journée investisseurs. Michelin est aussi à surveiller.
Cordialement.
Bonjour Rod,
En effet, Total est à un prix intéressant et Michelin aussi. J’ai les deux en portefeuille, mais je vise plutôt en ce moment les belles Dividend Aristocrats US mais qui sont hors de prix (Pepsico, Procter&Gamble, Mcdo, United Technologies, Realty Income etc…).
En général, si certaines boites en ce moment sont décotées, c’est qu’il y a de gros doutes sur les fondamentaux ou sur la croissance. Toutes les belles entreprises (même Françaises) à bonne visibilité s’échangent actuellement à des multiples supérieurs aux valorisations historiques moyennes (Vinci, LVMH, L’Oréal, Danone, Essilor, Air Liquide etc…). Tout cela est causé par la baisse des taux car seules les actions sont encore attractives (obligations à taux négatifs en zone Euro…), ce qui les pousse à monter trop haut.
Cordialement,
Matthieu.
Bonjour Matthieu,
En période de marché haussier comme c’était le cas avant la crise, et malgré les prix surrévalués, tu continues tout de même tes renforcements mensuels? (tu te tiens au DCA donc?)
Ou tu la joues plus fines et tu n’investis pas, ou moins, pendant ces périodes?
Bonjour Léo,
Il faut investir tous les mois quel que soit le niveau du marché. Si les actions montent c’est aussi que les fondamentaux montent. Il ne faut pas chercher qu’à renforcer à la baisse, mais évidemment si possible y aller plus fort à la baisse.