Avec les taux d’intérêts toujours aussi bas, il est de plus en plus difficile de trouver des moyens de mettre du vrai rendement dans son portefeuille. Il existe des solutions (actions à hauts rendements, obligations des pays émergents…) mais qui sont très risquées. Vous pouvez ainsi perdre sur le long terme une part importante de votre capital de départ.
Si je vous disais qu’il est à la fois possible d’obtenir de très bons rendements sur le long terme, et en plus de faire croître de façon conséquente son capital, pourquoi hésiter ?
Les Dividend Aristocrats, les entreprises aux dividendes croissants
Les Dividend Aristocrats sont des entreprises caractérisées par leur capacité de verser chaque année un dividende croissant et cela depuis plus de 25 ans (critère US) et 15 ans pour les entreprises Européennes.
Ces entreprises sont surtout connues aux USA car la politique de dividende est bien plus ancienne et présente qu’en Europe. En effet, n’ayant pas de système de retraite, les Américains doivent épargner toute leur vie en plaçant leur argent pour espérer obtenir une rente pour leurs vieux jours.
Il en existe cependant en Europe bien que leur nombre soit plus restreint. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le critère passe de 25 à 15 ans de versements croissants. Vous pouvez trouver ici la liste complète des Dividend Aristocrats Français .
Vous pouvez également consulter ici la liste complète des Dividend Aristocrats en Europe.
Il pourrait sembler intéressant pour un novice d’investir dans des entreprises présentant un rendement très élevé. Cependant, c’est une grave erreur !
Si le rendement paraît très élevé, il peut y avoir plusieurs raisons :
- Une chute importante du cours du bourse faisant grimper le rendement.
- Une distribution des bénéfices beaucoup trop élevée, ce qui rend les distributions futures de dividende non pérennes.
Il ne faut pas oublier qu’après le versement de dividende, l’action chute de la même valeur. Ainsi, il n’y a pas en théorie de création directe de plus-value boursière. En pratique, le cours a tendance à remonter à son niveau initial dans la plupart des cas.
Cela ne se produit pas si l’entreprise est de mauvaise qualité, et le portefeuille global perd en valeur chaque année (dividende stable ou en diminution et cours baissier de l’action).
C’est par exemple ce qui s’est produit en France avec l’action EDF. Le rendement du dividende était à un moment proche de 10% ce qui pouvait attirer et piéger de nombreux débutants. En réalité, ce rendement élevé s’explique pour une chute brutale et sur une longue durée du cours de bourse, cumulée avec une distribution trop élevée et mal gérée.
La qualité des entreprises aux dividendes croissants
Il est prouvé historiquement que les dividendes représentent sur le long terme 45% de la performance du marché action. Pourquoi donc se priver de la moitié des gains ?!
Sur le long terme, les actions versant des dividendes et surtout croissants ont largement surperformé le marché.
Elles sont également moins volatiles, ce qui permet de dormir tranquillement la nuit sans paniquer sur les fluctuations de ses positions.
Source : SimplifySafeDividends
Ces actions peuvent se permettre de verser des dividendes croissants sur des décennies car elles sont très solides financièrement. Elles ont traversé des crises économiques, des hauts et bas de cycles boursiers et sont toujours présentes.
Dans la plupart des cas, elles possèdent des avantages sectoriels concurrentiels qui leurs ont permis de faire croître leurs bénéfices sur le très long terme.
Leur rendement initial sur achat n’est pas très élevé. Il est en moyenne de 3%. Ce n’est déjà pas si mal comparé à tous les rendements sécurisés ou bloqués ne dépassant plus jamais maintenant les 2%…
Ce rendement se calcule chaque année par le dividende versé par action, divisé par votre prix de revient unitaire par action (PRU). Par exemple, si vous achetez une action à 100€ (PRU=100) et que le dividende versé est de 3€ par action, le rendement sera de 3/100 = 3%.
Ce dividende est très fiable (jamais coupé même en période de crise) et surtout en croissance. Le dividende aura par exemple la première année un rendement sur votre PRU de 3%, l’année suivante 3.5%, et peut être 10% au bout de 10 ans…
Il est également conseillé de réinvestir les dividendes perçus en nouvelles actions, afin de toucher l’année suivante encore plus de dividende de manière à créer des intérêts composés et de faire grossir la boule de neige évoquée très souvent par Warren Buffet qui est un adepte de cette méthode.
On peut également citer Albert Einstein qui déclara que « les intérêts composés sont la plus grande force de l’univers, et probablement la 8ème merveille du monde ».
En plus de cette croissance des dividendes sur le long terme, on observe la très grande majorité du temps une hausse du prix de l’action.
Ainsi, l’investisseur gagne sur tous les tableaux !
Un Dividend Aristocrat Français : L’Oréal
Prenons l’exemple l’entreprise Française L’Oréal, qui fait partie des Dividend Aristocrats. Voici l’évolution de son cours ainsi que de ses dividendes versés depuis 2000 (et des prévisions à partir de 2018).
Il n’y a plus rien à voir avec EDF n’est-ce pas ?
Le rendement de L’Oréal peut sembler faible au premier abord (proche de 2%) sur le prix actuel. La croissance du dividende est en moyenne de 13% par an sur la période 2000-2017. Ainsi, voila ce qu’on pourrait obtenir dans 15 ans :
Le premier cas considère que l’on touche le dividende et qu’on ne le réinvestit pas. Le rendement sur PRU serait de 12,51% dans 15 ans !
En réinvestissant ce dividende chaque année sur L’Oréal et en supposant que le rendement à l’instant T reste à 2% par an (hypothèse crédible), on obtiendrait un rendement sur PRU de 16,27% dans 15 ans. On comprend ici l’intérêt de réinvestir les dividendes pour profiter des intérêts composés.
Si vous trouvez une société présentant un dividende plus élevé et un bon taux de croissance, les rendements peuvent dépasser les 20% sur cette durée !
De plus, sur cette période, le prix de l’action aura peut-être doublé ou triplé. Vous êtes ainsi gagnant sur tous les aspects.
Se construire des revenus passifs avec les dividendes croissants
Il faut choisir le moment opportun pour rentrer en action au meilleur prix sur ces entreprises. En effet, elles ont connu un fort intérêt des investisseurs depuis que les taux sont bas. Les prix sont devenus élevés, ce qui réduit par conséquent le rendement.
Il est donc judicieux de passer à l’achat dès que le prix d’une de ces entreprises devient sous valorisé par rapport à son historique. Pour plus de détails, vous pouvez consulter la partie sur la valorisation des actions dans l’article comment choisir les meilleures actions.
Une fois que le prix semble raisonnable, vous n’avez plus qu’à acheter et conserver l’action pour augmenter vos revenus chaque année. En possédant un portefeuille diversifié d’environ 50 actions à dividende croissant, vous pourrez espérer un jour vivre de vos revenus passifs.
C’est d’ailleurs mon objectif et vous pouvez suivre mon portefeuille ainsi que l’évolution de mes revenus chaque mois.
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Bonjour
Il existe aussi des ETF avec dividendes, qu’en pensez vous ?
Merci
Bonjour Thomas,
Oui il existe en effet des ETF avec dividendes mais je n’en vois pas vraiment l’intérêt : on ne controle ni le rendement, ni la croissance des dividendes, ni le contenu des entreprises, ni les dates de versements. On subit également dans la plupart des cas un précompte luxembourgeois de 15%. On est aussi totalement dépendant de l’émetteur de l’ETF. Cela fait beaucoup de défauts.
Pour toutes ces raisons, cela me semble totalement inutile. L’intérêt des ETF est principalement de capitaliser simplement et efficacement.
bonsoir Matthieu,
Merci pour toutes ces excellentes informations.
Auriez vous svp le détail des calculs de vos exemples ? En effet, débutant dans tout ça des fois je m’y perds un peu…
Merci d’avance
Bien cordialement
Bonsoir Ned,
Le calcul se base simplement sur les formules d’intérêts composés, par exemple calcul d’un capital à croissance de 10% par an pendant 5 ans : nouveau capital = ancien capital x 1,10^5
Il existe certains calculateurs disponibles sur internet.
bonsoir Matthieu,
Merci beaucoup, oui je me souviens ce sont des suites géométriques, ça remonte tout ça..
Lorsque je prends la deuxième ligne de l’oreal, celle des actions avec dividendes réinvestis de l’oreal on est d’accord que c’est bien 2%*(1,02*1,13)^15 ?
Car à la fin je trouve 16,83 % au lieu de 16,27 %, d’où viendrait mon erreur du coup Matthieu ?
Merci d’avance
Bien cordialement
Bonsoir Ned,
Je n’ai plus le calcul sous les yeux mais c’est plutot 1.13^15*1,02^14 comme le réinvestissement ne commence qu’en année 2. Mais sinon globalement oui c’est cela.
ah mais oui !!!! Merci merci Mathieu.
Super site vraiment !!! C’est une vraie mine d’or !
Je compte me faire un screener via VBA Excel mais dès que j’aurais assimilé toutes les informations sur la bourse car je pars de zéro et je n’ai aucune base sur l’économie étant plus un scientifique d’origine.
Je te l’enverrai par courriel dès que prêt, c’est pas pour tout de suite non plus… mais j’espère assez rapidement quand même.
Encore merci pour ta disponibilité Matthieu
Bonne soirée
Bonjour,
Je trouve votre site très bien fait et très clair ! Merci
J’aurais une question :
Vous parlez de Rendement sur PRU. Ne serait-il pas plus « précis » de parler de Rendement sur Prix Achat Moyen plutot? Personnellement mon PRU = PAM – Prix de Vente (si vente partielle) ou PAM – Dividende
Qu’en pensez-vous?
Merci
Bonjour Arthur,
PRU= prix de revient unitaire est strictement équivalent à prix d’achat moyen (si l’on néglige les frais de courtage). Si vous vendez partiellement une ligne, votre PRU ou PAM ne bouge pas.
Je suis tout à fait d’accord qu’en cas de vente partielle, notre PAM ne bouge pas.
Dans mon esprit, un Prix de revient = Prix Achat – (ce que l’on perçoit pendant sa détention).
Si je prend un exemple d’une action avec un rendement de 5% et un prix d’action de X€ les 2 constants sur 20 ans. Je considère que mon PRU sera de 0€ (si je ne ré-investi pas les dividendes par exemple) au bout de 20 ans.
Ce point de « désaccord » n’est, je pense, qu’une perception du sens de PRU.
En tout cas, je vais me pencher plus en détails sur mes rendement/PRU. Cette valeur m’a l’air effectivement assez utile afin de contrôler la réelle performance de mon portefeuille. Comme quoi, achetez le plus bas possible est optimale 🙂
Re Arthur,
En cas de perception de dividende le PRU ne baisse pas, mais dans le calcul de la performance (total return) il ne faut en effet pas oublier de le prendre en compte. Comme vous le dites, tout dépend de la manière de chacun de définir une notion. Le résultat de nos deux calculs donne la même chose dans tous les cas 😉
Bonjour,
Merci pour ces explications claires. Je bloque cependant mentalement sur un point. Comment peut-on avoir des revenus passifs avec les dividendes si on les réinvestit?
Bonjour
Vous réinvestissez les dividendes tant que vous n’avez pas besoin de revenus, de manière à augmenter l’année suivante les dividendes perçus. Lorsque vous souhaitez utiliser ces revenus, il n’est bien sur plus besoin de les réinvestir
Merci beaucoup c’est plus clair !