Le CAC40 est notre indice boursier en France. Comme beaucoup d’indices (par exemple le S&P500 ou le Nasdaq-100 aux US), il est construit selon la règle de la pondération par capitalisation boursière.
Cela signifie que plus une entreprise a une capitalisation élevée, plus son poids dans l’indice boursier le sera.
Cela peut induire des proportions démesurées de certains secteurs dans les indices. On peut notamment citer le secteur technologique aux US où les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) pèsent de plus en plus lourd.
Nous allons voir ce qu’il en est pour le CAC40 dans cet article.
La Gafaïsation d’un indice
Comment est calculé un indice boursier
Tout d’abord, voyons ce que le terme « barbare » de Gafaïsation signifie en expliquant la manière de calculer un indice.
Les indices à capitalisation boursière, comme le CAC40, le Nasdaq-100 et le S&P500 contiennent respectivement les 40, 100 et 500 entreprises les plus importantes du pays.
Pour les classer en taille, c’est le critère de la capitalisation boursière qui est utilisée (bien qu’en réalité, d’autres critères comme la liquidité et la part du flottant dans les actions peuvent être aussi utilisés).
Ainsi, le S&P500 contiendra par exemple les 500 entreprises à plus forte capitalisation aux États-Unis.
Ensuite, il y a différents moyens de constituer un portefeuille avec ces 500 actions. On pourrait imaginer par exemple de toutes les équipondérer (chacune des 500 entreprises a le même poids dans l’indice).
Cependant, ce n’est pas la méthode qui a été retenue. En effet, le poids d’une action dans un indice boursier est le ratio de la capitalisation boursière de l’action divisé par la capitalisation totale de l’indice.
Pour rappel, la capitalisation boursière d’une action est le produit du nombre d’actions en circulation par le prix de l’action.
Ainsi, si le cours d’une action monte, sa capitalisation augmentera également, et donc par conséquent son poids dans l’incice.
Les GAFAM
Les GAFAM est l’acronyme de Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft.
Ces entreprises technologiques aux US ont eu une croissance tellement forte ces dernières années que les capitalisations de ces entreprises ont explosées, et même dépassées les 1000 milliards de dollars pour certaines !
De ce fait, leurs poids dans les indices est devenu très important. Ainsi, on explique en grande partie la hausse des indices Américains avec uniquement ces actions.
Par exemple, dans l’indice Nasdaq-100 les 10 premières lignes représentent à elles seules quasiment 60% de l’indice !
Et plus celles-ci continueront de surperformer les autres actions, plus leur poids augmentera. Théoriquement, ce poids pourrait même atteindre 80% dans plusieurs années voire même d’avantage !
C’est ce phénomène que l’on appelle la Gafaïsation d’un autre indice boursier. Nous allons voir que cela commence à arriver en France au sein du CAC40
Les GAFAM du CAC40
Chaque pays a une spécialité qui fait sa force. Nous venons de voir que ce sont les entreprises technologiques aux US.
Qu’en est-il en France ?
Et bien nous avons nos petites GAFAM à nous, qui sont le secteur du Luxe et de l’Aéronautique.
En effet, ces secteurs sont à forte croissance. Concernant le Luxe, la France occupe un statut de leader mondial. Pour l’Aéronautique, les carnets de commandes sont pleins pour de nombreuses années à venir et la visibilité est extrêmement bonne dans ce secteur à croissance conjoncturelle.
Ainsi, la part du Luxe et de l’Aéronautique devient de plus en plus importante.
Luxe : 28%
LVMH : 11,55%
Hermès : 4,01%
Kering : 3,96%
L’Oréal : 8,33%
Aéronautique : 10,5%
Airbus : 5,98%
Safran : 3,15%
Thalès : 1,32%
Ces deux secteurs représentent à eux seuls près de 40% de l’indice.
Avec les entrées cette année de Hermès et Thalès dans le CAC40, ce phénomène devrait s’amplifier dans le futur.
Cela a pour conséquence à court terme de tirer les performances de l’indice vers le haut puisqu’il est maintenant au moins constitué à 40% de ces actions de croissance.
Heureusement pour nous (contrairement aux US avec les technologies) le Luxe et l’Aéronautique ne sont pas des secteurs extrêmement cycliques et volatils.
Néanmoins, la Gafaïsation concentre une grosse partie de l’indice sur très peu de valeurs, ce qui a tendance à favoriser les effets de bulle.
En effet, c’est ce qu’il c’était passé lors de la bulle internet des années 2000 où les indices étaient fortement concentrés en valeurs technologiques.
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Merci Matthieu pour ce travail remarquable – d’autant plus que l’information sur laquelle il se fonde est parfois lente à rassembler.
Un point qui me pose problème est le prélèvement à la source sur le dividende des actions étrangères (eg witholding tax en vigueur aux US mais nulle au UK) qui impacte la rentabilité car la récupération n’est pas toujours possible. Avez-vous une stratégie particulière ou des conseils à cet égard?
Cordialement,
Bonjour Olivier,
Je vous remercie pour votre commentaire et votre soutien car en effet certaines informations sont très longues et difficiles à trouver !
J’essaye donc de faire des articles les plus variés possibles sur différents sujets en rassemblant le maximum de connaissances et d’infos.
Concernant le prélèvement à la source des dividendes étrangers, c’est en effet un sujet compliqué. Attention, pour les UK il y a parfois un prélèvement de 10% donc pas toujours nul. Dans l’article sur les Dividend Aristocrats en Europe (disponible ici http://etre-riche-et-independant.com/dividend-aristocrats-europe-liste-complete), j’ai essayé de rassembler plusieurs de ces montants.
Si vous possédez un PEA, il est impossible de récupérer ces montants contrairement au CTO. Cependant, ce n’est pas forcément gênant pour les dividendes taxés à un taux <15% (par exemple UK et Pays-Bas). En effet, il s'agit approximativement de la somme maximale qu'il est possible de récupérer sur un CTO en crédit d'impôts.
Cependant, sur un CTO vous êtes généralement taxé à 30% sur les dividendes selon votre taux d'IR (par exemple 15% de prélèvement à la source des Pays bas, puis vous repayez vos 30% d’impôts, puis on vous rembourse les 15% déjà prélevés à la source...).
Certains pays taxent fortement à la source, par exemple l'Allemagne (26.5%). Sur un CTO, il n'est pas possible de récupérer l’entièreté de la taxe (uniquement 15% il me semble). Vous allez donc payer 11.5% (26.5%-15%) + 30% = 41.5% sur le dividende...
On comprend donc que dans la majeure partie des cas, le PEA est un meilleur choix.
Je ne sais pas si cet exemple répond à votre question et vous a permis de clarifier certaines choses. Si ce n'est pas le cas, n'hésitez pas à poser une nouvelle question et j'essayerais d'être plus précis.
Cordialement,
Matthieu.
Super boulot Matthieu, quel plaisir de s’instruire sur ce blog !
Merci et bonne continuation
Bonjour Hervé,
Un grand merci pour ces compliments !
A très bientôt j’espère.
Matthieu.
les KHOL…
Le CAC 40 va-t-il devenir l’indice du luxe ? Les « Khol » – l’acronyme trouvé par AlphaValue pour désigner Kering, Hermès, L’Oréal et LVMH – représentent désormais plus d’un quart de la capitalisation de l’indice parisien, contre une vingtaine de pour cent il y a un an. L’arrivée d’Hermès dans l’indice, en juin dernier, a certes changé la donne, mais les valeurs se distinguent aussi par leurs performances boursières.
En effet, et étant donné la croissance assez molle du reste de l’indice d’une part, et de la croissance actuelle et future importante des « KHOL », cela devrait s’accentuer dans le temps…